Si le Kirghizistan, ce petit pays d’Asie centrale, fait partie de notre itinéraire de voyage, c’est bien pour ses paysages magnifiques ! Nous quittons donc la capitale, Bishkek, en direction de Kotchkor afin de découvrir le lac Song Kul.

Rejoindre Kotchkor : déjà toute une aventure !

Nous trouvons sans problème une marchroutka (sorte de van avec une quinzaine de places). Mais après seulement trente minutes de route le chauffeur heurte quelque chose et le voilà qui rentre le pare-choc à l’intérieur du véhicule… Il n’y a plus qu’à espérer que nous arrivions en un morceau !

À peine arrivés, nous nous renseignons sur les excursions jusqu’au lac Song Kul, raison de notre venue à Kotchkor. Finalement, nous partons pour un trek de deux jours et deux nuits en yourte, organisé par le CBT de Kotchkor. Notre guesthouse (Cozy Guesthouse à quelques mètres du CBT) accepte de garder nos gros sacs à dos jusqu’à notre retour, nous partons donc avec quelques affaires seulement.

Montagnes et steppes à gogo !

Notre chauffeur nous dépose dans la plaine sur la route entre Kotchkor et Kyzart. Nous débutons notre marche en compagnie de Aijamal, notre guide kirghiz. Nous échangeons avec elle tout au long de la journée, elle est très gentille et c’est pour nous l’occasion d’en apprendre plus sur le Kirghizistan et sur sa vie.

Nous sommes étonnés d’apprendre qu’elle n’a que 17 ans ! En septembre, elle partira étudier à Bishkek grâce à une bourse. En effet, elle nous explique qu’il n’y a que trois universités au Kirghizistan : à Bishkek, Osh et Naryn. Sa sœur étudie donc déjà dans la capitale. Nous apprendrons également que sa mère est institutrice et que son père cultive des pommes de terre à Kotchor.

Nous découvrons des paysages magnifiques, à perte de vue. Je ressens une impression d’immensité et de vide en même temps ; les montagnes s’étalent jusqu’à l’horizon et en même temps il n’y a personne, ou presque ! Nous croisons à peine quelques locaux à cheval de temps à autre.

Sur le chemin, nous déjeunons dans notre première yourte. Ces habitations typiques ne sont plus utilisées que l’été pour emmener les troupeaux paître dans les pâturages. Tout y est fait à la main et l’étanchéité est assurée par la laine de mouton. C’est assez grand en fin de compte !

Au fil de l’après-midi, nous voyons des marmottes gambader et le paysage évoluer. D’un paysage aride, nous sommes passés à une vallée verdoyante, une rivière coule en contrebas de notre sentier. Nous voyons de nombreux chevaux et vaches brouter paisiblement. Nous montons un dernier sommet pour la journée, d’en haut nous découvrons une immense steppe avec quelques yourtes et fermes « en dur ». Le paysage change à nouveau et je découvre des couleurs rosées sur le flan de la montagne.

En fin de journée, nous découvrons notre famille d’accueil pour la nuit. D’après ce que nous avions pu lire sur Internet avant de partir, nous sommes chanceux ; nous sommes seuls avec notre famille qui prend le temps de dîner avec nous. Nous avons donc l’occasion d’échanger un peu, notre guide assurant la traduction.

Ils vivent dans la montagne quatre mois de l’année, pendant la saison estivale, afin d’amener leur bétail dans les pâturages et d’accueillir les touristes. La maman nous explique qu’elle est fière de rencontrer des étrangers qu’auparavant elle ne voyait qu’à la télévision ! Nous apprenons aussi que le fils de la famille revient d’un tournoi de jeux équestres, qui est à l’origine de ses blessures aux mains et au cou.

Le repas est, comme toujours au Kirghizistan, accompagné de thé (n’espérez même pas obtenir un verre d’eau fraîche !). C’est la mère de famille qui se charge de resservir tout le monde, tout au long du repas. Il suffit de lui tendre son bol et elle se charge de tout !

Au moment d’aller nous coucher, un orage éclate, nous voyons les éclairs derrière la montagne et le bruit est assourdissant. Les animaux sont effrayés. Nous nous couchons dans notre yourte, avec notre guide, et passons une nuit un peu agitée, entre orage, ronflements et bruits d’animaux !

Du camp Kilemche à la rive nord du lac Song Kul

Pour la deuxième journée, nous attaquons par la montée du plus haut sommet de ces deux jours (à 3400m tout de même !). Sincèrement, cette ascension s’est révélée fort difficile pour moi, je n’en voyais pas la fin. D’autant plus que de très nombreuses personnes à cheval nous ont doublé tout le long… Heureusement, Vincent m’a beaucoup aidée et encouragée. Je suis soulagée d’atteindre le sommet et d’enfin poser les yeux sur ce fameux lac !

La suite de la matinée est beaucoup plus simple. Nous descendons vers le lac à fond car des nuages menaçants se rapprochent à vue d’œil. Nous atteignons notre yourte pour le déjeuner sous une pluie battante, il était temps ! Aijamal nous avait prévenu ; au lac Song Kul on voit toutes les saisons en une journée… Un peu comme la Normandie finalement !

Comme dans toutes les yourtes que nous avons visitées, le beurre, le sucre, les confitures (délicieuses), le pain et autres gourmandises (bonbons et gâteaux) attendent bien sagement sur la table (basse) entre chaque repas… Les mouches sont ravies et nous… un peu suspicieux ! Nous déjeunons en compagnie d’une famille texane et passons un bon moment.

La pluie ayant cessé, nous reprenons le trek rapidement afin de marcher au sec. Nous voyons au loin de gros nuages sombres qui donnent un air apocalyptique au paysage. Ayant bien avancé, nous profitons d’un rayon de soleil pour nous octroyer une petite pause les pieds dans l’eau du lac.

Le deuxième et dernier camp de notre trek est beaucoup moins intimiste que le premier. Il y a de très nombreuses yourtes, réparties en petits groupes, mais nous sommes tout proche du bord du lac. Nous retrouvons notre famille d’américains et dinons tous ensemble.

Après le petit-déjeuner, notre chauffeur est de retour et nous ramène à Kotchkor, comme prévu. Kotckor tenant plus d’un village au bord d’une route que d’une vraie ville, nous profitons de cette après-midi pour nous doucher et nous reposer ! Nous partirons demain en direction de Tosor, sur la rive sud du lac (salé) Issyk Kul.

Informations pratiques

  • Il est possible de réaliser ce trek sans guide, le sentier est bien indiqué sur l’application Maps.me et sur WikiLoc. Nous avons d’ailleurs croisé un couple de français qui le faisait en autonomie.
  • Il est également possible de le faire à cheval, c’est l’option que choisissent la plupart des touristes. En expliquant vos envies, il est également possible d’organiser des treks « sur mesure », c’est ce qu’on fait un couple de français avec qui nous avons sympathisé.
  • Nous avons payé un peu moins de 100€ chacun (comprenant les trajets en voiture, notre guide, tous les repas et les nuits en yourte). Si vous êtes plus nombreux, le prix est normalement légèrement inférieur. Vous pouvez également comparer les tarifs proposés par les agences Jailoo et Sheperd’s Life. Toutefois, nous n’avons eu aucun soucis avec CBT, notre guide était jeune mais parlait bien anglais et a fait de son mieux pour répondre à toutes nos questions !
  • Pensez à prendre suffisamment d’eau pour le premier jour. Vous pourrez ensuite demander à vos hôtes de vous fournir de l’eau (préalablement bouillie) pour la deuxième journée.
  • Emportez également des habits chauds (pour la nuit surtout) et des protections contre la pluie, pour vous-même et pour vos sacs (le temps est très changeant). Les duvets ne sont pas nécessaires, des couettes sont fournies dans les yourtes.
  • N’hésitez pas à emmener un livre ! Lors de nos deux jours de trek, nous avons rejoint nos camps pour la nuit vers 16h30. J’ai regretté de ne pas pouvoir lire tranquillement en profitant du panorama.
  • Pour venir à Kotchkor depuis Bishkek, il est facile de trouver une marchroutka en se rendant à la gare de l’ouest. Le prix est de 300 soms / personne (il y a une caisse dans l’enceinte de la gare, pas besoin de négocier le prix).
  • Pour quitter Kotchkor en direction de Tosor / Karakol, il y a moins de marchroutkas. Nous avons donc pris un taxi collectif pour Balyktchy (pour 150 soms / personne). Nous avons demandé au chauffeur de nous déposer juste avant la ville, à l’intersection de la route en direction de Tosor (3M-07 et 3M-06 sur Maps.me), de-là nous avons fait du stop. Nous avons eu de la chance et avons trouvé un chauffeur directement et sans avoir à payer.

Nos deux jours de trek au lac Song Kul en vidéo

2 réponses sur “Le lac Song Kul au Kirghizistan : trek de deux jours”

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