Après notre vol en montgolfière à Bagan, nos journées sur place ont été plutôt pluvieuses. Nous partons donc vers l’Est où nous souhaitons réaliser un trek de deux jours de Kalaw au lac Inle. Nous espérons, cette fois, avoir la météo de notre côté ! Nous commençons à être un peu lassés de la grisaille et de la pluie.
Kalaw, nos premiers pas dans l’État Shan
Partis de Bagan à 8h, nous arrivons à Kalaw en milieu d’après-midi. Cette fois, pas de mauvaise surprise, le mini-bus nous dépose dans le centre ville. Nous avisons deux mecs en moto afin de nous faire déposer à notre guesthouse qui n’est pas bien loin mais en haut d’une bonne montée ! Pour moins de 2€ (1000 MMK chacun), nous ne nous refusons pas ce petit luxe.
Nous déposons nos sacs et repartons aussi sec faire un tour en ville, nous devons réserver notre trek pour le lendemain. J’ai échangé rapidement par e-mail avec l’agence A1 Trekking quelques jours avant. Nous nous y rendons donc et concluons l’affaire rapidement, le rendez-vous est donné entre 8h20 et 8h40 à notre guesthouse le lendemain.
Nous profitons d’une accalmie de la pluie pour nous balader dans les rues de Kalaw. Je trouve cette petite ville assez sympathique, il est facile de s’y repérer, il y a un des restaurants variés (et même une sorte de boulangerie) et une jolie pagode brillant de mille feux.
J’en profite pour m’acheter une ceinture car mon pantalon de trek ne me va plus… Cette mission n’est pas forcément aussi simple qu’il y parait puisque les birmans, fans de leur longyi traditionnel, ne portent que peu de pantalon !
Alors que nous entrons dans le marché, nous tombons sur Yves et Martine, qui étaient dans le même mini-bus que nous et nous donnons RDV pour le dîner. Leur fille, Fanny, parcourt elle aussi les routes d’Asie pour plusieurs mois !
Une nuit à Kalaw : informations pratiques
Venir à Kalaw depuis Bagan : mini-bus à 15k MMK / personne, comptez environ 7h de route avec une petite pause déjeuner de 30 minutes.
Notre logement à Kalaw : Nature Land II. Le petit-déjeuner était bon et les hôtes sympathiques.
De Lemine à Par Tu, 17 kilomètres dans la campagne birmane
Nous sommes récupérés à l’heure dite à notre guesthouse. Nous rencontrons notre guide, Yé-Linn, et nos deux compagnons de trek, un couple de suisses-allemands, Roman et Livia. Un chauffeur nous conduit à une trentaine de minutes de Kalaw, au point de départ de nos deux jours de marche.
À peine avons nous débuté le trek que je m’aperçois que mon appareil photo ne fonctionne plus (l’obturateur est coincé en position fermée). Grosse déception personnelle ! J’adore prendre des photos et nous nous apprêtons à traverser de splendides paysages, c’est un peu difficile à encaisser.
Je porterai donc mon appareil (et l’objectif supplémentaire) pour rien pendant deux jours. L’ensemble des photos de cet article a donc été pris à l’iPhone et je n’ai malheureusement pu faire aucun portrait, ni gros plan.
Nous traversons de nombreux champs et Yé-Linn nous parle des différentes cultures de la région. C’est simple, on a l’impression que tout peut pousser ici ! Des bananes, du gingembre, des avocats et des piments… Mais aussi des pommes de terre, des carottes, du maïs et du riz ! Il faut dire qu’entre le grand soleil dont on profite et les pluies que l’on a eu les jours passés, il n’y a pas de raison que ça ne pousse pas.
Le paysage est vallonné et verdoyant. Comme nous sommes juste après la saison des pluies, les rizières sont vertes, c’est superbe ! De nombreuses personnes travaillent dans les champs, parfois aidées par des buffles. Le chemin est par contre bien boueux, nous devons bien regarder où nous mettons les pieds pour ne pas glisser !
Dans l’après-midi, nous faisons une pause devant un splendide paysage de rizières en terrasse. Les photos ne rendent pas justice à l’endroit qui était vraiment splendide. Sur cette partie du trek, nous croisons deux ou trois autres groupes (dont plusieurs français comme toujours), mais les guides semblent prendre des chemins différents et l’on ne se gêne pas, c’est plutôt chouette !
Avant la nuit, nous arrivons au village de Par Tu où vivent des membres de l’ethnie Pao. Yé-Linn nous montre la maison où nous allons dormir. Au rez-de-chaussée, un groupe de femmes trie des pommes de terre par taille afin de pouvoir les vendre. Nous profitons de la fin de journée en buvant une bière avec nos compagnons de trek.
Le dîner est très copieux et très bon, c’est un bel exploit quand on sait que tout a été fait sur un unique wok et au feu de bois. Nous mangeons même des bananes flambées à l’alcool de riz en dessert. Ce repas est un super moment d’échange, notamment avec Yé-Linn qui s’assoit quelques temps avec nous.
Avec Vincent, nous sommes très contents car nous n’avons pas trop eu l’occasion d’échanger avec des birmans jusqu’à présent. Comme il a mon âge et parle bien anglais, la conversation est facile et spontanée. J’ai remarqué que les birmans adorent chanter n’importe où et n’importe quand, Yé-Linn ne déroge pas à la règle. Lorsque je lui en fais la remarque, il me répond en rigolant « Oui, c’est pour ça qu’on fait plein de karaoké ! » 😀 D’ailleurs, si vous êtes curieux, voici un hit birman du moment.
Comme Roman et Livia se marient dans quelques mois, nous parlons notamment des habitudes culturelles autour du mariage. Yé-Linn nous explique qu’en Birmanie il est normal d’inviter environ 500 personnes à fêter son mariage. J’apprécie énormément ce moment de la journée, convivial et joyeux.
Étant donné qu’il fait nuit à 17h30, nous nous couchons de bonne heure. Je pense que je m’endors à 20h, ça nous rappelle les nuits en yourte au Kirghizistan ! Nous partageons une immense chambre avec nos compères suisses et dormons sur des petits matelas. C’est tout à fait correct ! La « douche », un simple saut d’eau glacée entre deux murs d’agglo bien trop petits pour me cacher entièrement, me laisse un peu plus dubitative.
Lac Inle : nous voilà !
Après un petit-déjeuner gargantuesque (comprenant des crêpes au chocolat !), nous reprenons la marche avant 7h30 afin de partir avant les autres touristes et de profiter du chemin juste pour nous. La brume matinale donne une ambiance particulière à cette première heure de marche.
Nous nous rendons rapidement compte que les locaux sont déjà en route pour le travail. Nous croisons plusieurs carrioles avec des buffles. La brume se lève petit à petit, nous dévoilant le paysage au fur et à mesure que nous progressons sur le sentier. Alors que nous atteignons le sommet d’une montagne nous nous rendons compte qu’elle est restée tapie dans la vallée.
Nous entamons la descente vers le lac Inle et croisons quelques enfants au bord de la route. Nous « échangeons » plus ou moins avec l’un d’eux, qui pose très sérieusement pour une photo et joue avec la montre connectée de Roman. Alors que nous repartons, je pense aux biscuits dans mon sac et décide de leur en proposer. Je n’en ai même pas le temps ! Dès qu’ils aperçoivent les gâteaux, les enfants se précipitent sur moi en tendant la main. Je ne pensais pas les rendre si heureux avec de simples gâteaux.
Vincent et Yé-Linn discutent longuement pendant cette dernière matinée de trek. Ayant un peu plus de mal à suivre en ce deuxième jour, je me contente d’écouter en suivant tranquillement ! Yé-Linn a étudié l’histoire à l’Université (avant de travailler pour une entreprise de construction pendant un an puis de devenir guide il y a six ans), Vincent lui retrace brièvement l’histoire de France. Nous apprenons que la Birmanie a été une monarchie jusqu’à la colonisation par l’Angleterre en 1886.
Ils parlent aussi des différentes techniques de pêche pratiquées en France et en Birmanie. Il nous explique avoir vu la mer pour la première fois il y a deux ans et avoir très envie d’y retourner. La veille, il avait confirmé ce que j’avais lu sur Internet, à savoir que les birmans n’ont pas le droit d’accueillir chez eux des étrangers (rendant les pratiques telles que Airbnb ou le Couchsurfing illégales). Il nous a même expliqué qu’il y a quelques années, ils n’avaient pas le droit d’héberger des birmans chez eux sans en informer les autorités au préalable !
En chemin, nous croisons une construction étrange en bamboo. Yé-Linn nous explique très sérieusement qu’il s’agit d’une rampe de lancement d’une « rocket » ! Effectivement, les tribus locaux organisent des compétitions de lancer de fusées. Cette coutume surprenante nous amuse !
Après une pause déjeuner (riche en délicieux fruits), nous rejoignons l’embarcation qui nous emmène jusqu’à Nyaung Shwe, la « grande » ville à proximité du lac. C’est le moment de dire au-revoir à Yé-Linn avec, déjà, un petit brin de nostalgie.
Il nous faut environ 1h pour traverser le lac mais quel paysage ! C’est vraiment une fin de trek hors du commun. On a un premier aperçu des méthodes de pêche locale, des jardins flottants et autres spécificités du lac Inle mais tout ceci sera l’objet d’un prochain article, un peu de patience !
Nous profitons du reste de la journée pour faire une grande lessive et nous reposer un peu après ces deux jours de trek. La marche n’est vraiment pas difficile (et c’est moi qui le dit !) mais nous avons bien mérité de glander quelques heures !
Pour résumer, nous avons tous les deux beaucoup apprécié ce trek qui permet d’avoir un aperçu de la campagne du pays, d’échanger avec un jeune birman mais aussi de profiter d’un tour en bateau inclus. Si vous n’avez que peu de temps à passer dans la région (et que vous aimez un minimum marcher), nous trouvons que faire ce trek permet de voir un maximum de choses en deux jours seulement.
Trek de deux jours de Kalaw au lac Inle : informations pratiques
Coût du trek : les prix varient selon le nombre de participants au trek, il est donc difficile de connaître le prix en amont. Nous étions quatre et avons payé l’équivalent de 43 USD / personne (tout est inclus sauf les boissons).
Taxe d’entrée dans la zone du lac Inle : 15k MMK / personne (ou 10$ ou 10€). Méfiez-vous, selon le taux de change au moment où vous y êtes, il peut être plus intéressant de payer dans une monnaie qu’une autre. En ce qui nous concerne, c’est systématiquement plus avantageux en monnaie locale (même en comptant les frais bancaires et de retrait).
Que faire de ses valises ? Le transport de nos sacs à dos jusqu’à notre hôtel au lac Inle était compris dans le prix du trek. Pratique !
Au sujet de A1 Trekking : vous pouvez lire les commentaires TripAdvisor et les contacter par e-mail (sanlinnkalaw@gmail.com).
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