Il est presque impossible de venir au Kirghizistan sans faire le tour du lac Issyk Kul, dans un sens ou dans l’autre. Nous n’échappons donc pas à cette règle ! Il faut dire qu’il y a de nombreuses choses à faire entre plages, randonnées et découvertes culinaires…

Profiter des plages du lac Issyk Kul

Qui eu cru que nous profiterions des joies de la plage au Kirghizistan ? En plus, la plupart des plages du lac offrent une vue sur les montagnes enneigées, ce n’est pas commun !

Après notre trek au lac Song Kul, nous prenons un peu de temps pour nous reposer dans le village de Tosor, à quelques pas de la plage.

En kirghize, Issyk Kul signifie « lac chaud ». On ne peut pas dire que ça soit un nom très réaliste mais, par beau temps, il est plaisant de se baigner dans l’eau transparente du lac et de profiter d’un bain de soleil ensuite. Contrairement à ce qu’affirme le Lonely Planet, la plage de Tosor est tout à fait propre !

Tosor est vraiment un petit village, les rues ne sont pas goudronnées et il y a en tout et pour tout trois petites supérettes (et aucun restaurant !). Les nombreux abricotiers, les roses trémières et les enfants jouant dans les rues nous ont toutefois donné l’impression qu’un air de vacances flottait sur le village.

Notre guesthouse à Tosor : Eldos Ata Eco Hôtel. La manager est un peu revêche et une pénurie de papier toilette semble frapper l’endroit pas moment mais l’emplacement est idéal pour aller à la plage en quelques minutes à pied. Comptez environ 1300 soms la nuit et 250 soms le dîner (très bon quand nous y étions).

Plus tard dans notre voyage, nous profitons également de la plage de Tamchy, au nord du lac Issyk Kul cette fois. Autre ville, autre ambiance ! La plage de Tamchy est plus « aménagée » ; quelques jeux pour enfants, possibilité de louer un parasol ou un pédalo (qui semble avoir déjà bien vécu !), échoppes vendant des bouées, etc.

Si je préfère nettement la tranquillité et la propreté de la plage de Tosor, le fait de trouver des petits restaurants et de pouvoir organiser des activités me fait tout de même apprécier Tamchy. Quand le temps est dégagé, on aperçoit à l’horizon les montagnes enneigées, c’est magnifique.

Notre guesthouse à Tamchy : Caravan Guesthouse Tamchy. C’est notre première chambre avec salle de bain privée et à la décoration plutôt soignée pour le Kirghizistan. L’endroit est sympa mais peut être bruyant, selon les autres occupants. Comptez 2000 soms par nuit (après une petite négociation), avec le petit-déjeuner.

Découvrir des paysages dignes du Far West

Si vous passez au Sud du lac Issyk Kul, ne manquez surtout pas le canyon de Skazka. Cet endroit très impressionnant rappelle les paysages du Far West que l’on peut voir dans les films ! Les formations rocheuses prennent des formes improbables, parfois de tailles impressionnantes, et de couleurs magnifiques. Ocre, jaune, rose, orangé…

En montant sur les hauteurs du canyon, on aperçoit au fond le lac d’un bleu profond. En redescendant, on se sent tout petit au milieu de ces formations géologiques. Personnellement, ce canyon m’a rappelé certains paysages du Nord Ouest Argentin.

Informations pratiques : depuis Tosor, il est facile de se rendre au canyon de Skazka en faisant du stop (dans notre cas, c’est un « shared taxi » qui nous a embarqué pour 150 soms aller / retour). Nous avons attendu une quinzaine de minutes. L’entrée coûte 50 soms et il faut marcher 2km pour rejoindre le site en lui-même.

Nous avons également découvert la formation des « Seven Bulls » à Jeti-Orguz. Ces roches sont bien moins étendues que le canyon de Skazka mais beaucoup plus hautes ! Leur couleur ocre contraste joliment avec le vert des sapins alentours. Nous avons pris le temps de les admirer depuis une colline proche de notre guesthouse et d’aller à leur pied pour mieux prendre conscience de leur taille impressionnante !

Nous aurions préféré ne pas passer la nuit sur place car le village est à nouveau minuscule mais sans voiture c’est compliqué, nous faisons donc au plus simple.

Notre guesthouse à Jeti-Orguz Kurot : Emir guesthouse. La propriétaire parle très bien anglais, la maison est grande et récente. Notre chambre offrait une vue directe sur les « Seven Bulls ». Comptez 1680 soms pour deux avec le petit-déjeuner. De Jeti-Orguz Kurot à Karakol, nous nous sommes fait le luxe d’un taxi privé (500 soms).

Profiter des cafés de Karakol

Après plusieurs jours dans les petits villages isolés du Sud du lac Issyk Kul, nous arrivons à Karakol comme si c’était New York ! Nous sommes aussi très contents d’y retrouver Robin et Virginie rencontrés à Bishkek.

Rapidement, le Lighthouse devient notre QG. Il est situé non loin de notre auberge, a une terrasse sympathique, un wifi décent et une carte de plats occidentaux ! La résurrection ! Les pancakes au chocolat sont vraiment bons.

Nous prenons également une bière et une pizza à la terrasse du Fat Cat Café. Et sur les recommandations de notre aubergiste, nous mangeons un Ahslan-Fu (bouillon froid avec deux types de nouilles, légèrement épicé) et des pirozkis (sorte de beignets à la pomme de terre) au petit bazar. Ce petit festin, arrosé d’un thé fumant, nous revient à moins de 60 centimes d’euros par personne !

Comme toutes les villes kirghizes, l’architecture de Karakol n’a aucun intérêt. Nous apprécions toutefois cette ville, bien plus que Kotchkor ou Bishkek. Il est facile de s’y promener à pied, une partie des petites maisons ont une façade blanche et des volets bleus. On y visite l’église orthodoxe en bois, une mosquée d’inspiration chinoise (où Virginie et moi revêtons deux tenues magnifiques, dignes du peignoir de DSK) et les deux bazars.

Notre guesthouse à Karakol : coup de cœur pour Taalai, l’adorable propriétaire de la Teskey Guesthouse. Il parle très bien anglais et a su nous conseiller parfaitement. Sa bienveillance nous a tous conquis ! Comptez 1600 soms pour une grande chambre double avec un petit-déjeuner basique.

Avoir l’impression d’être dans les Alpes

Toujours sur la rive Sud du lac Issyk Kul, nous décidons de nous rendre aux cascades de Barskoon. Alors que nous faisons du stop pour quitter Tosor, nous avons la chance de rencontrer trois jeunes de Bishkek qui s’y rendent également !

Ils deviennent alors très gentiment et de bon cœur nos guides pour la matinée. Je n’en reviens toujours pas de la chance que nous avons eu de tomber sur eux, et surtout Stepan qui parlait un peu anglais !

Après plusieurs kilomètres de piste, nous nous garons non loin d’un buste de Youri Gagarine. Nos nouveaux amis nous font alors goûter plusieurs spécialités kirghizes, parmi lesquelles le tant redouté Kumiz ! Il s’agit de lait de jument fermenté… Finalement, ce n’est pas aussi horrible que ce à quoi on s’attendait !

De mon côté, ce sont les petites boulettes de fromage séché (je ne sais pas vraiment ce que c’était) qui ont le plus de mal à passer. Heureusement ce festin improbable est accompagné d’un pain fris tout à fait comestible !

Nous découvrons ensuite, au milieu des sapins, deux cascades de bonne taille. Nous sommes bien loin des paysages arides du canyon découvert la veille. En contrebas de la montagne où se situe les cascade s’écoule une rivière bordée de temps à autres par quelques yourtes.

Stepan prend de nombreuses photos, y compris de Vincent et moi devant la cascade. Il nous apprend quelques mots de kirghize, langue qu’il nous explique ne maîtriser que de manière très limitée. Ils s’expriment effectivement en russe entre eux. Ils nous semblent tous les trois relativement aisés mais c’est la première fois qu’ils viennent dans cette partie du Kirghizistan.

Après cette expédition aussi géniale qu’improbable, nous nous baladons aux alentours de notre guesthouse. Nous suivons un petit sentier entre les champs, toujours avec le lac Issyk Kul à l’horizon. Nous croisons quelques enfants qui jouent au foot et qui, comme souvent, nous saluent en anglais et nous demandent nos noms. On oublie un instant que nous sommes au Kirghizistan.

Notre guesthouse à Barskoon : Makedon guesthouse. La propriétaire ne parle pas anglais mais Wifi efficace. La salle de bain commune est neuve et très propre. Comptez 1360 soms pour une minuscule chambre double et le petit-déjeuner. Le dîner était délicieux et très copieux mais un peu cher (300 soms par personne).

Aux abords de Karakol, nous consacrons une journée à découvrir la vallée de Karakol. Il s’agit du point de départ du fameux trek pour le lac Ala Kul, que nous décidons, avec Virginie et Robin, de ne pas effectuer, ayant eu de nombreux retours sur sa difficulté (jusqu’à 12 heures de marche en une journée et descente périlleuse dans un pierrier).

Nous prenons la martrushka 101 (10 soms) qui nous conduit jusqu’à l’entrée du parc national (250 soms). Nous suivons ensuite le sentier qui longe la rivière. Au début, plusieurs voitures nous dépassent, ce n’est pas super agréable.

Mais une fois dépassé tous les petits hameaux, le chemin se rétrécit, nous marchons au milieu des sapins. Nous voyons de nombreux chevaux et vaches en liberté ! Nous croisons une famille de Kirghizes qui pique-nique, comme à leur habitude, sur le capot de leur voiture. Le chemin n’est pas difficile.

Nous finissons par faire une petite pause aux abord de la rivière au débit impressionnant ! L’endroit est apaisant et presque féerique.

Faire trempette dans l’eau bouillante d’une source chaude

Non loin de Karakol, nous suivons encore une fois les conseils de notre aubergiste adoré Taalai et nous rendons à Ak-Suu avec la martrushka 350 (30 soms). Nous demandons le « sanatorium Res ».

Avant de nous plonger dans l’eau des sources chaudes, nous escaladons la montagne située à côté du sanatorium et improvisons une petite balade. Nous surplombons une rivière et finissons par trouver notre chemin au milieu des sapins.

Lorsque nous revenons, après avoir mangé un lagman (plat typique de bouillon chaud avec des pâtes), le gérant du sanatorium semble un peu agacé mais nous ne comprenons pas vraiment pourquoi.

Ils nous indiquent deux petites cabines contenant chacune deux baignoires. C’est un peu rustique et nous avons l’impression d’entrer dans une sorte de cellule de prison. C’est dommage, le concept est sympathique mais une déco plus moderne et une grande fenêtre avec vue sur la rivière égaillerait un peu tout ça !

Finalement, nous remplissons notre baignoire d’eau de source et profitons d’un bain bien chaud une vingtaine de minutes avant que l’effet de la chaleur nous pousse à pendre la fuite !

Je ne peux pas dire que l’expérience m’ait détendue ou que ma peau soit plus douce mais c’était curieux et amusant de découvrir cet endroit (où les locaux faisaient la queue à notre arrivée).

Prendre un cours de cuisine kirghize

À Tamchy, nous prenons un cours de cuisine pour apprendre à préparer les oromos. Il s’agit d’une sorte de roulé fourré aux légumes avec une pâte très fine et cuit à la vapeur. Il existe évidement une version à la viande, que j’avais d’ailleurs goûté à Tosor.

Notre cheffe pour la soirée nous impressionne avec sa technique pour rendre la pâte très très fine. Elle manie le rouleau à pâtisserie comme personne ! Le reste de la recette est par ailleurs très simple.

Elle nous montre également comment confectionner une sorte de pain fourré aux oignons. C’est très bon mais nous sommes d’avis d’y ajouter un peu de vache-qui-rit pour apporter un peu de fondant ! Ça y est, on se croit dans Top Chef.

Nous dînons ensuite sur place ; les oromos que nous avons cuisiné ainsi qu’une soupe et le traditionnel thé. Nous regrettons que notre cheffe et sa fille ne mangent pas avec nous, cela aurait été l’occasion de prolonger les échanges.

Comptez 1800 soms pour le cours et le dîner pour 4 personnes.

Découvrir un lac d’altitude près de Tamchy

Sur les indications du CBT local, nous décidons de découvrir le lac Kol Tor situé en altitude. Nous partons avec une « old Soviet car », une Lada Niva, après que notre conducteur ait changé la batterie !

Il nous conduit pendant deux heures sur des pistes défoncées. À une moment, nous devons même descendre de voiture pour qu’elle passe la montée ! Jamais nous aurions cru qu’une voiture passe sur de telles pistes.

Les paysages sont magnifiques ; d’abord désertiques, puis nous passons par une sorte de canyon à la terre ocre. Viennent ensuite des montagnes pelées où nous croisons des moutons avant de nous rapprocher des sommets enneigés. Nous passons à côté d’une maison (là c’est vraiment isolé) devant laquelle jouent des enfants, notre chauffeur leur donne un sachet de gâteaux. Le petit garçon est ravi !

Notre chauffeur nous dépose en haut d’un col et nous indique le chemin que nous devons suivre. Nous débutons la descente mais la pluie nous rattrape vite (alors que nous venons de faire tout le chemin sous un soleil éclatant). Au bout de 40min environ le lac Kol Tor est en vue, au pied des montagnes.

Nous continuons notre descente, malgré les grêlons qui nous tombent désormais dessus, mais finissons par être bloqués par une rivière « infranchissable ». Nous décidons de rebrousser chemin ! Surtout qu’en cours de route, le pied de Virginie a fini à l’eau et est donc gelé…

Dans la montée, nous nous retrouvons sous des grêlons de plus en plus gros et surtout les éclairs nous semblent très proches. Honnêtement, nous ne sommes pas rassurés. Nous avisons alors un gros rocher contre lequel nous nous abritons tous les 4, en attendant que ça se calme un peu.

Nous repartons vaillamment et lorsque nous rejoignons la voiture un rayon de soleil fait enfin son apparition. C’est un peu frustrant de ne pas avoir pu aller au bord du lac mais quelle épopée !

La voiture doit parcourir plusieurs kilomètres sur la neige qui, par endroit, est épaisse de plusieurs centimètres. Nous devons de nouveau descendre de voiture et pataugeons dans la neige qui fond. Heureusement que notre chauffeur est un vrai pilote, il nous conduit prudemment jusqu’à notre guesthouse.

Informations pratiques : comptez 5000 soms pour le trajet en voiture (jusqu’à 4 personnes). On nous avait indiqué que nous pouvions descendre, faire le tour du lac, pique-niquer et remonter en 4h, c’est sous estimé. Le trajet n’est pas difficile mais je pense qu’il faut plutôt 5h minimum, surtout si on prend le temps de pique-niquer.

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