Est-ce nécessaire de présenter le Myanmar ? Anciennement appelé Birmanie, ce pays bouddhiste fait régulièrement la une en Europe en raison des violences religieuses perpétrées à l’encontre des Rohingyas.  Nous avons un peu hésité à inclure ces trois semaines au Myanmar à notre itinéraire de voyage au long court mais ne regrettons pas ce choix.

Nos impressions sur la Birmanie

À mes yeux, les paysages birmans justifient à eux seuls un séjour dans ce pays asiatique : des rizières, des paysages vallonnés, des roches karstiques, des lacs, des plages… et toujours des temples !  Le Myanmar a su préserver sa culture et ses traditions, rendant le voyage d’autant plus intéressant. Les coutumes bouddhistes rythment la vie des birmans, comme nous avons pu nous en rendre compte en arrivant (par hasard !) en pleine période de célébration de la naissance de Bouddha.

Notre bilan sur ces trois semaines au Myanmar est toutefois contrasté. Alors que nous roulons vers la Thaïlande, je ne suis pas sure d’avoir su comprendre les birmans. Suite à mes lectures, je m’attendais à un peuple souriant et accueillant, ce n’est pas complétement l’impression que nous en avons eu. Vingt-deux jours n’ont pas été suffisants, nous avons manqué d’opportunités pour interagir avec les locaux. Même si certaines étapes ont su me charmer, j’ai le sentiment de ne pas avoir vraiment appréhendé ce pays.

Ce qu’on a aimé 👍

  • Les paysages variés à couper le souffle ; la beauté sereine du lac Inle (notre gros coup de cœur), les temples par centaine à Bagan, les champs vallonnés pendant notre trek, les rizières et roches karstiques de Hpa-An. Et encore, nous n’avons pas fait les plages paradisiaques du Sud !
  • Le pays est (relativement) propre ! La pollution par le plastique nous a semblé moins présente que dans les pays visités précédemment (au niveau des sites touristiques en tout cas, des efforts sont faits).
  • La facilité à se déplacer entre les principaux points touristiques (plusieurs compagnies de bus, bus réguliers et ponctuels).
  • Pas de sentiment de se faire (trop) arnaquer à tout bout de champ ; les birmans ne tentent pas de te vendre des trucs tout le temps, ne t’annoncent pas des prix faramineux, etc.
  • Yangon ; même si l’on a visité aucun site touristique, c’est une ville où l’on aurait pu rester plusieurs semaines.
  • Les salutations enthousiastes et trop mignonnes des enfants birmans.
  • La préservation des coutumes et traditions locales ; on sent que le pays a moins été influencé par l’Occident que ces voisins.

Ce qu’on a pas aimé 👎

  • La nourriture : sans intérêt et trop épicé (pour moi en tout cas). On a principalement mangé des plats d’autres pays (Thaïlande et Népal en tête !). Seules les petites salades locales, dont la fameuse « tea leefs salad » relèvent un peu le niveau.
  • Mauvais rapport qualité / prix pour les logements. Même si la situation semble bien meilleure qu’il y a quelques années ; il existe désormais des chambres à des tarifs raisonnables (25 ou 30€ la nuit pour deux) mais de qualité inférieure aux pays voisins.
  • Difficulté à rencontrer et échanger avec les locaux. S’ils viennent facilement nous demander des selfies, ils n’engagent pas vraiment la conversation (incomparable avec le Sri Lanka par exemple). Il est difficile de savoir ce qu’ils pensent, s’ils ont envie d’échanger ou pas.
  • Pas de recommandations des hôteliers : par exemple, nous nous sommes retrouvés dans le pays en pleine célébration de la naissance de Bouddha, sans aucun conseil en la matière (alors que les principaux lieux touristiques étaient totalement impactés par ces célébrations).

Quel circuit pour trois semaines au Myanmar ?

Ne passant que trois semaines au Myanmar, nous nous sommes grosso modo cantonnés au circuit touristique « classique » dans le pays. Nous avons choisi de visiter en priorité les « incontournables » en restant plusieurs jours à chaque endroit afin de pouvoir prendre notre temps.

  • Yangon : arrivée dans le pays sous la pluie, découverte de Downtown, de l’étonnant marché de la 26ème rue et du quartier de Sanchaung.
  • Mandalay : visite des principaux lieux de culte de la ville et des anciennes capitales du pays situées à proximité.
  • Bagan : découverte des fameux temples en scooter électrique (et en montgolfière pour les plus riches chanceux !).
  • Kalaw : point de départ de nombreux treks dans la région, la ville est plus agréable que ce à quoi je m’attendais.
  • Lac Inle (Nyaung Shwe) : balades en bateau sur le lac, balades en vélo autour du lac, dégustation de vin dans un vignoble.
  • Yangon (retour imprévu) : suite à un problème d’appareil photo, nous avons été contraint de repasser par Yangon, nous en avons profité pour manger français (galette et croque-monsieur) et aller au cinéma !
  • Hpa-An : découverte des magnifiques paysages de rizières des environ, visite de grottes transformées en lieux de culte bouddhistes.

Cet itinéraire a l’avantage d’être facile à organiser, les villes étant bien desservies par les bus locaux, et de ne nécessiter que deux bus de nuit (Yangon > Mandalay et Inle > Hpa-An). Ceux-ci permettent certes d’économiser une nuit d’hôtel mais ne sous-estimez pas la fatigue en découlant ! Pour les autres trajets, je déconseille les bus de nuit, les trajets étant plus courts, il n’est pas rare d’arriver à destination vers 3 ou 4h du matin, ce qui n’est pas des plus pratiques.

Avec un peu plus de temps, nous aurions aimé partir dans le Sud du pays, notamment autour de Dawei afin de découvrir les plages. Cette région est encore très peu touristique, je pense qu’elle aurait pu nous plaire. Vous pouvez lire l’article de Cindy et Patrick, rencontrés à la frontière thaïlandaise, à ce sujet.

Quelles formalités avant le départ ?

Un visa est nécessaire pour séjourner au Myanmar, il vous permet de rester 28 jours. Il se fait en ligne et vous coûtera la modique somme de 50$. On vous demandera votre première adresse dans le pays, nous avons indiqué celle de notre hôtel à Yangon. La réponse est arrivée rapidement (moins de 3 jours de mémoire). Pensez à bien imprimer le visa, une version électronique ne conviendra pas.

Il peut être préférable d’avoir une « preuve de sortie du territoire » (comprenez un billet d’avion). Nous sommes arrivés au Myanmar en provenance de Bali avec la compagnie Malaysia Airlines. L’employé au guichet d’embarquement nous a demandé de fournir un billet d’avion de « retour ». Comme nous avions prévu de quitter le pays par voie terrestre vers la Thaïlande, nous avons utilisé les services du site Best Onward Ticket afin de profiter d’un (vrai) billet d’avion à notre nom pendant 48h. Nous n’avons pas regretté ce choix au vu de l’insistance de l’employé de la Malaysia Arlines. Une fois au Myanmar, la personne de l’immigration ne s’en est elle pas préoccupée.

Pour toute question, il existe un groupe Facebook intitulé « Myanmar / Birmanie : entraide entre expatriés et voyageurs« . Vous pouvez également nous contacter.

Comment se déplacer au Myanmar ?

Pour se rendre d’une ville à l’autre, il est très facile de trouver des bus (notamment des bus de nuit). Il y a de très nombreuses compagnies, vous trouverez toujours les informations dans votre ville de départ, ne vous inquiétez pas. Vous pouvez généralement choisir votre place lors de l’achat du billet.

Quelle compagnie de bus choisir ? Il se trouve que nous n’avons pas pris JJ Express pendant notre séjour, c’est pourtant la compagnie favorite des touristes. Chacun de nos déplacements a été fait avec une compagnie différente et la différence n’était pas flagrante ! Si la compagnie de bus a un stand dans la ville où vous êtes, achetez les tickets là-bas afin de bénéficier du meilleur tarif.

Bus VIP ou standard ? La différence principale réside dans le nombre de sièges par rangée et donc la largeur de votre siège (4 en standard contre 3 en VIP). Quelque soit la catégorie, nous avons systématiquement eu une bouteille d’eau, une lingette et, pour les bus de nuit, une couverture et un oreiller de cou. Nous avons eu une fois une brosse à dent et un petit dentifrice !

Quelques conseils utiles sur les bus birmans

  • Renseignez-vous sur les fêtes bouddhistes (attention aux pleines lunes notamment) : les bus sont souvent pleins à cette période. Nous en avons fait les frais !
  • Sortez couverts ! La climatisation est poussée à son maximum et le petit plaid fourni dans les bus de nuit est bien loin de suffire.
  • Les bus de nuit partent assez tôt (disons avant 20h) mais s’arrêtent généralement 30 minutes pour le dîner sur une « aire d’autoroute » (cf la photo ci-dessous). Il est donc possible de se restaurer en chemin.

Pour nous déplacer sur place, nous avons utilisé plusieurs moyens de transport. À Yangon et Mandalay, nous avons eu recours à l’application Grab (équivalent asiatique de Uber). C’est très pratique et cela permet d’éviter d’avoir à négocier puisque le prix est fixé à l’avance (et l’application, contrairement aux hommes, ne fait pas de tarif « touriste » !). Les motos sont interdites dans Yangon mais à Mandalay l’application permet de commander des tuks-tuks (c’est moins cher que les voitures).

Nous avons également loué un scooter à Hpa-An (8k MMK / jour), un scooter électrique (même tarif) à Bagan et des vélos au lac Inle (1500 MMK / vélo). Nous n’avons jamais eu de problème pour trouver comment nous déplacer dans les villes où nous étions, il est facile de se renseigner une fois sur place. Nous avons toutefois été surpris de la facilité avec laquelle on peut louer un scooter à Hpa-An alors que c’est presque mission impossible au lac Inle.

Passer la frontière terrestre entre le Myanmar et la Thaïlande

  • Le point de passage se fait entre les villes de Myawaddy et Mae Sot.
  • Depuis Hpa-An ou Myawlamyine, il faut prendre un taxi partagé (10k MMK / personne) jusqu’au « Friendship Bridge »
  • Passer par le bureau de contrôle birman (côté gauche de la route, ne faites pas la queue avec les locaux sur la droite). On vous fait remplir un court formulaire et vous devez présenter votre e-visa imprimé.
  • Traverser le pont à pied (environ 200m).
  • Passer ensuite au bureau 14,15 de l’immigration thaïlandaise. Il y a à nouveau un petit formulaire à remplir. Les français ont le droit à une exemption de visa pour un séjour de moins d’un mois.
  • Prenez un pick-up partagé pour rejoindre la gare de bus de Mae Sot (20 baths). De là, vous pouvez vous rendre à la ville souhaitée (Bangkok, Sukhothai ou Chiang Mai).

N’ayez aucune crainte, c’est très facile.

Comment sont les birmans ?

Nous avons trouvé qu’il est difficile de connaître les birmans. Ceux-ci adorent (vraiment) prendre des photos avec nous mais ça ne va pas vraiment plus loin.  Les enfants sont ceux avec qui nous avons le plus facilement échangé, ils nous sourient et nous saluent avec enthousiasme, rendant généralement le contact avec les adultes plus facile.

De nombreux blogs parlent d’un peuple très souriant. À nos yeux, ils ne tiennent pas la comparaison avec les sri lankais. En souriant aux gens dans la rue, je me suis pris un sacré nombre de vents ! Le seul birman que nous avec lequel nous avons vraiment échangé est notre guide de trek, Yé-Linn. Il était très sympathique, très ouvert et surtout il avait un super sens de l’humour. Bref, une chouette rencontre !

Les conversations ont souvent été limitées. La plupart du temps les birmans ne parlent pas anglais et ne sont pas très « débrouillards », notamment si l’on compare avec les kirghizes (pourtant pas très forts en anglais non plus). Combien de fois nous sommes nous retrouvés dans un restaurant incapables de nous faire comprendre pour commander un plat classique ? Nous avons pourtant tenté plusieurs options : Google Translate (sans réussite), prendre un menu avec les traductions en photos et le montrer (sans succès non plus), essayer d’aller voir en cuisine (pas brillant)…

Il faut reconnaître que nous avons rencontré quelques birmans très rendant-services, notamment lorsque nous voulions prendre le bus public pour rallier la gare routière de Yangon au centre ville. Plusieurs personnes nous ont spontanément aidé à trouver le bon bus alors que nous galérions à 6h du matin.

S’il y a une chose que nous avons compris toutefois, c’est l’importance du bouddhisme pour la population locale. Les birmans se rendent régulièrement au temple et dépensent beaucoup d’argent en offrandes, etc.

Et le budget dans tout ça ?

Par rapport à ses voisins d’Asie du Sud Est, le Myanmar n’offre pas un super rapport qualité / prix au niveau des logements. Si en Thaïlande, vous pouvez avoir des chambres doubles très biens pour 20€, en Birmanie il faut  compter une petite trentaine d’euros pour une qualité plutôt inférieure. On nous a dit que le gouvernement taxe beaucoup les hôtels ouverts aux étrangers, c’est peut-être la raison. En revanche, les transports (en bus) et la nourriture ne sont pas très onéreux.

Un autre point de dépense à prendre en compte sont les frais de retrait imposés par les distributeurs. Certains banques ne précisent pas à combien ceux-ci s’élèvent, nous avons préféré ne pas tester. Les banques KBZ et CB Bank vous prélèvent 6500 MMK (soit environ 3,60€ tout de même !) quelque soit le montant de votre retrait. Il vaut donc mieux retirer le plafond maximum à chaque retrait (300k MMK, environ 160€).

Quelques exemples :

  • Un trajet en bus de nuit de Yangon à Mandalay : 14k MMK (moins de 8€)
  • Une nuit en chambre double avec petit-déjeuner : entre 16€ (pour une chambre privée en auberge à Yangon) et 33€
  • Un repas pour deux : environ 9k MMK (soit 5€)
  • Une bouteille d’eau : 500 MMK (environ 0,30€)
  • Une pinte : entre 1800 et 2200 MMK (environ 1€)

Nous avons dépensé environ 50€ par jour pour deux personnes (visa inclus), dont une bonne moitié consacrée aux hébergements. Contrairement à il y a quelques années, il n’y a plus besoin de dollars, on peut tout payer en monnaie locale (prononcée « tchiate »). Lors de notre voyage, lorsque les prix étaient affichés dans plusieurs monnaies, il était généralement plus intéressant de payer en monnaie locale (même en prenant en compte les frais bancaires et de retrait).

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