Après une semaine dans le sud de l’Albanie, nous prenons le ferry direction Brindisi pour visiter les Pouilles avec notre van. Il est temps de partir à l’assaut du 9ème pays de notre voyage en Europe !

Parcourir cette région du sud de l’Italie, c’est découvrir une côte rocheuse aux eaux cristallines, se perdre dans les centres historiques des villes baroques, manger des glaces sur des petites piazza baignées de soleil et déambuler dans des ruelles bordées de cactus.


Alors, que voir et que faire en van dans les Pouilles ? Pour vous donner une première idée, voici notre itinéraire pour 10 jours sur Google Maps. Cet article vous présente le détail de toutes nos visites et nos spots pour la nuit. Pour chaque étape, j’ai indiqué notre avis via une note sur 5 étoiles. Cela peut vous permettre de faire des choix, si vous manquez de temps.

À noter que je ne parle pas de la ville de Lecce (qui mérite pourtant amplement une visite, ne serait-ce que pour ses incroyables églises) car nous n’y avons passé qu’une fin de journée rapide.


Voyager en van dans les Pouilles

Combien de temps faut-il pour visiter les Pouilles en van ?

Nous passons 10 jours dans la région, sans nous presser et en comptant 2 jours de météo pluvieuse (c’est-à-dire 2 jours où nous glandons pas mal). Nous avons trouvé cette durée idéale, elle permet de visiter tous les incontournables et de prendre un peu de temps pour se reposer. Je vous recommande de prévoir au minimum une semaine sur place.

Est-ce idéal de visiter les Pouilles en van ?

Très honnêtement, je ne trouve pas que les Pouilles soient particulièrement adaptées aux vans et camping-cars. Mais ça ne nous a pas empêché d’apprécier notre séjour !

  • Les principaux points d’intérêt sont des villes ou villages, où il n’est pas forcément aisé de se faufiler avec de gros véhicules.
  • La plupart des parkings sont onéreux et la réglementation n’est pas toujours simple à comprendre (les prix et interdictions changent selon la période de l’année, l’heure de la journée… voire même le cycle de la lune 😂 et évidemment, tout est écrit en italien). Heureusement pour nous, ils sont régulièrement gratuits après le 30 septembre.
  • Il y a très peu d’aires avec les services dédiés aux vans et camping-cars (vidange des eaux grises et noire notamment). À ce sujet, la ville de Cisternino est l’une des seules de la région à en proposer une.

Attention aux ZTL

Les Zones à Trafic Limité sont situées dans les centres historiques (où les rues sont de toute façon trop étroites pour que vous ayez envie de vous y aventurer en van). Elles restreignent la circulation aux riverains et transports publics. Le « danger » réside dans le fait que les ZTL sont signalées par des panneaux pas toujours très visibles, suivis directement d’une caméra. Si vous les franchissez sans vous en rendre compte, c’est l’amende assurée.

Les Pouilles en van : de Brindisi à Gallipoli

Nous démarrons notre découverte des Pouilles en van en longeant la côte Est vers le sud.

La grotta della Poesia : ★★☆☆☆

Ce bassin naturel, avec un tunnel vers la mer, est désormais payant (3€ par personne) et il n’est plus possible de s’y baigner. Personnellement, j’ai été un peu déçue par cette visite, moins impressionnante que ce à quoi je m’attendais. Mais il se peut que je sois difficile car apparemment la grotta della Poesia aurait été classée parmi les 10 piscines naturelles les plus belles du monde par le National Geographic 😂

La couleur de l’eau n’en reste pas moins incroyable et ça vaut le coup de longer la mer, juste au nord de la grotte. C’est gratuit et on y trouve des restes d’habitats troglodytes en bord de mer. Il s’agit du site archéologique de Roca Vecchia (une partie est clôturée et se visite moyennant finance mais, en hors saison, elle n’est ouverte que le week-end).

Nous nous baignons également à proximité (Baia di Portulignu), en compagnie de quelques retraités italiens très bronzés. C’est très agréable !

Où dormir en van à proximité de la grotta della Poesia ?

Nous avons passé une très bonne nuit sur ce parking en bord de mer. Seuls quelques pêcheurs sont passés de bon matin. Nous avons laissé le van ici pour rejoindre la grotta della Poesia en une vingtaine de minutes à pied.

Torre Sant’Andrea : ★★★☆☆

Nous faisons une balade rapide en longeant la côte pour admirer les falaises calcaires et la jolie arche. C’est un paysage impressionnant et la balade est très facile.

Nous en sommes en fin de journée et l’ombre des falaises nous cache un peu les couleurs translucides de la mer. C’est ça d’être passés sur une côte Est, adieu les couchers de soleil sur la mer !

L’inoubliable Otranto : ★★★★★

Comment ne pas aimer la vieille ville d’Otranto ? Les ruelles sont agréables, la mer au pied des remparts est transparente et les glaciers vous attendent au coin des rues. L’un de mes coups de cœur dans les Pouilles !

Où dormir en van à Otranto ?

Nous choisissons de passer une nuit sur une aire pour camping-car. Oasy Park est très bien situé (10min à pied de la vieille ville) et le staff est sympathique (sans mentionner les nombreux chats 😻). Pour deux personnes avec un van, comptez 20€ (avec électricité) et il faut ajouter 1€ pour une douche chaude (malheureusement, ce sont des douches extérieures et avec à peine assez d’eau pour se laver les cheveux, je ne suis pas vraiment convaincue).

La plage de Porto Miggiano : ★★★★☆

Même si je n’ai pris quasiment aucune photo, j’ai adoré cette petite crique entourée de hautes falaises. C’est magnifique ! Le petit plus : il est possible de nager facilement dans une petite grotte (même pas besoin de mettre la tête sous l’eau).

Je retire une étoile pour le monde bien présent, même début octobre. Je préfère ne pas imaginer l’affluence en été, sachant que la crique est vraiment petite, même si une partie des rochers au pied de l’escalier a été aménagée pour s’y installer.

Conseils pratiques

Indiquez bien « plage » dans votre GPS, le village du même nom est dans les terres.

La piscine naturelle de Marina Serra : ★★★☆☆

Comme pour la grotta della Poesia, il s’agit d’un bassin dans la roche. À Marina Serra, il est possible de se baigner (gratuitement) et l’eau n’est pas très profonde (il y a d’ailleurs plusieurs familles avec des enfants).

De mon côté, je trouve ces étonnantes formations rocheuses très impressionnantes à admirer (sans parler de la couleur de l’eau) mais ça ne m’invite pas vraiment à la baignade (pas assez de confort pour glander au soleil après, mon digne postérieur aime le sable !).

Où dormir en van entre Porto Miggiano Beach et Marina Serra ?

Nous avons passé une nuit sur cet agréable spot en bord de mer. Il faut admettre qu’il n’était pas très propre, nous avons ramassé un bon sac de déchets (dont pas mal d’emballage de capotes…) mais la vue est superbe. Nous y avons d’ailleurs passé une très bonne soirée avec un couple de français en camping-car.

Gallipoli, l’îlot à l’ouest des Pouilles ★★★★☆

Le centre historique de Gallipoli, situé sur un îlot et entouré de remparts, mérite la visite. Au programme : des ruelles aux façades colorées, du linge qui sèche un peu partout et, dès qu’on marche tout droit pendant plusieurs minustes, la mer.

Nous y gouttons aussi notre premier pasticciotto, une patisserie des Pouilles faite de pâte sablée fourrée de crème pâtissière (différents goûts sont disponibles). D’une manière générale, nous mangeons beaucoup sur le pouce dans les Pouilles : des parts de pizza évidemment, des foccacia, des panzerotto, etc.

Le pont permettant l’accès à l’îlot est situé au niveau du port, on en profite pour admirer les bateaux et quelques pêcheurs sur le départ. De l’autre côté de la vieille ville, au pied des remparts, on trouve une jolie plage de sable, où se mêlent baigneurs enthousiastes et mariés en pleine séance photo. En longeant les remparts, on découvre d’un côté plusieurs églises face à la mer et, de l’autre, le phare planté sur un îlot rocheux.

Il y a bien quelques rues encombrées de magasins de souvenirs mais, en se perdant dans le labyrinthe des ruelles, on retrouve facilement des rues où jouent les enfants et où les locaux se parlent d’une fenêtre à l’autre. C’est chouette de se dire que tout n’a pas été dénaturé par le tourisme !

Où se garer gratuitement à Gallipoli ?

Nous avons testé ce parking sans soucis. Comptez quand même une petite demi heure pour atteindre le centre historique à pied.

Les Pouilles en van : de Ostuni à Monopoli

Après plusieurs jours passés en bord de mer, il est temps de nous enfoncer un peu dans l’intérieur des terres, en remontant petit à petit vers le nord. Fini les balades les pieds dans l’eau, bonjour les dédales de petites rues colorées !

Ostuni, la ville blanche des Pouilles ★★★★☆

On la voit de loin, cette ville blanche perchée sur son rocher ! Pour profiter de cette jolie image, ne manquez pas le belvédère de la Piazzetta Martiri delle Foibe, à l’extérieur du centre historique.

Après cela, il suffit de se perdre dans le dédale des rues blanches. Ça monte, ça descend. On admire de jolies portes, des cactus à chaque coin de rue et par endroit, on aperçoit la mer au loin.

Pour la petite anecdote, on ne vous donnera pas des conseils pour se garer à Ostuni pour la simple et bonne raison qu’on est resté enfermé avec notre van sur le parking d’un supermarché… Et oui, nous étions là un dimanche et il fermait à 14h. Oups !

Les trulli d’Alberobello ★★☆☆☆

Après avoir aperçu des trulli plus ou moins en ruine dans la campagne, je suis impatiente de découvrir ceux d’Alberobello. Le quartier regroupant ces fameuses petites habitations étant réputé très touristique, nous y sommes de bonne heure (avant l’ouverture des boutiques de souvenirs).

Il y a deux petits quartiers où se promener. Le plus fréquenté est appelé « Trullis Zone » sur Google Maps. Oui, c’est charmant et très original. Mais c’est aussi un peu Disneyland, on sent qu’il n’y a plus grand chose d’authentique. J’en suis ressortie un peu mitigée.

La seconde zone, à proximité de la Piazza Mario Pagano, est plus agréable. Déjà, il n’y a pas de boutique de souvenirs « made in China ». J’avais lu sur plusieurs blogs que la ville était un vrai coup de cœur, j’en attendais peut-être trop ? Finalement, nous ne restons pas très longtemps à Alberobello (1h30 environ) et décidons de partir découvrir Locorotondo à proximité.

Locorontodo ★★★★☆

Locorontodo nous apparaît comme un havre de tranquillité après l’agitation touristique de Alberobello. Les rues étroites du centre historiques sont très bien agréables, fleuries et entretenues. C’est tout petit mais c’est un plaisir d’y flâner !

Monopoli sous la pluie ★★★☆☆

Avouez que rien que pour son nom, on a envie de visiter Monopoli ! Malheureusement, nous ne sommes pas gâtés par la météo : c’est vraiment le déluge lors de notre arrivée. Nous profitons d’une accalmie nocturne pour faire une première balade.

Suivant les indications de la météo, je mets le réveil à l’heure du sunrise pour profiter des seuls rayons de soleil prévus le lendemain. Et ça fonctionne ! Nous admirons les remparts de la vieille ville parés de la belle lumière du matin.

L’incontournable de Monopoli est sans aucun doute son petit port aux barques bleues. Très photogénique ! En dehors de ça, je dois avouer que Monopoli n’a pas été mon coup de cœur des Pouilles.

Où se garer à Monopoli avec un van ?

En hors saison, il est possible de se garer gratuitement à 50m de la vieille ville (et juste à la limite de la ZTL), sur ce petit parking. Nous y avons passé une nuit sans problème. Attention, les places ne sont pas longues (max 6m à mon avis).

Pour le petit-déjeuner, n’hésitez pas à prendre un café et un délicieux croissant au chocolat au MezzoPieno, à deux pas.

L’insolite Polignano a mare ★★★★☆

J’ai beaucoup aimé Polignano a mare. À mes yeux, le centre historique se distingue vraiment des autres villes des Pouilles : il est perché sur des falaises de tuf, 20m au dessus de la mer.

C’est impressionnant de découvrir ces habitations suspendues au dessus de l’Adriatique. Certains balcons donnent vraiment sur le vide ! Je ne serais pas rassurée d’y acheter une maison, surtout quand on voit les cavités creusées par les vagues dans les falaises au fil des ans…

Au-delà des points de vue sur les falaises et de la célèbre crique de Cala Porto, le dédale de ruelles mérite une bonne balade, là encore les habitants fleurissent leurs rues. On sent que c’est entretenu avec soin. Je suis totalement sous le charme !

Nous voilà quasiment revenus à notre point de départ, Brindisi. Notre petit boucle dans le talon de la botte est terminée ! Il est donc temps de prendre la direction de Pompéi mais une dernière étape, et pas des moindres, nous attend encore dans les Pouilles (ou presque).

Matera, l’incontournable ville troglodyte ★★★★★

S’il y a un endroit à ne pas manquer, c’est la ville de Matera ! Même si techniquement, elle n’est pas dans les Pouilles mais dans la région de Basilicate… J’avais de hautes attentes et je n’ai pas été déçue. C’est une ville magnifique !

Pour notre première journée sur place, nous nous baladons simplement dans la ville, d’un point de vue à l’autre. C’est un plaisir pour les yeux ! Ne manquez pas mon point de vue préféré (oui, c’est subjectif).

Au hasard de nos déambulations, nous lisons les panneaux présentant l’histoire de la citerne de Matera (le Palombaro lungo). Creusée dans les entrailles de la ville au 19ème siècle, elle pouvait contenir environ 5 millions de litres d’eau. Haute de 15m, avec des piliers et des arches, c’est une véritable cathédrale souterraine. Ça m’a bien intrigué !

Nous profitons de notre deuxième journée pour nous rendre dans le parc des églises rupestres, de l’autre côté du canyon. Vous pouvez vous y rendre à pied depuis le centre historique ou faire les flemmards, comme nous, et vous y rendre en van / voiture.

Après une vingtaine minutes de marche depuis le parking (gratuit, hallelujah !), nous atteignons le belvédère et son célèbre point de vue sur la ville. C’est superbe !

Nous suivons les petits sentiers pour découvrir plusieurs églises rupestres (c’est-à-dire creusées dans la roche) disséminées dans le parc. Lors de notre visite, seule la plus grande (la Chiesa Rupestre di San Falcione) est ouverte mais nous pouvons admirer les plus petites derrière leurs grilles sans difficulté (par exemple, la Chiesa Rupestre di Madonna delle Tre Porte). Dès que nous nous éloignons du belvédère nous sommes seuls.

Où dormir en van à Matera ?

Ça n’a rien d’un spot glamour (et il faut impérativement avoir ses toilettes), nous avons passé 2 nuits sur ce parking à proximité de l’Université. C’est gratuit, à 15min à pied de la ville historique et les places en haut du parking sont à plat.

Visiter les Pouilles en van : notre bilan

Ce qu’on a aimé 👍

  • Les vieilles villes, à l’histoire millénaire avec leur dédale de ruelles remplies de fleurs et de cactus
  • Les falaises sur la côte est, et le fait qu’elles aient été (et soient encore) en partie habitées et façonnés par l’être humain
  • Les eaux turquoises de la côte et la possibilité de se baigner la première quinzaine d’octobre
  • La nourriture : foccacia, pasticiotto, panzerotti, etc. Sans oublier les glaces !

Ce qu’on a moins aimé 👎

  • Le peu de spot dodo dans la campagne, on s’est trop souvent retrouvé sur des parkings (ce qui ne nous était quasiment jamais arrivé auparavant)
  • L’absence d’aire de services pour les camping-cars et vans
  • Le côté un peu « Disneyland » de certaines vieilles villes, surtout Alberobello
  • Les routes défoncées (c’est valable dans une bonne partie de l’Italie, d’après ce qu’on a pu voir depuis)

Les Pouilles ne faisaient pas partie des destinations que nous avions en tête pour ce voyage en van mais la région s’est révélée une excellente surprise ! En revanche, c’est plus que jamais une destination à visiter hors saison. On sent que la pression touristique l’été est vraiment infernale (et je pèse mes mots), notamment pour se garer dans les petits villages ou sur la côte.

2 réponses sur “Visiter les Pouilles en van : itinéraire et conseils pratiques”

  1. Bonsoir, dommage vous n’avez pas visiter NARDÔ entre LECCE et GALLIPOLI, un centre historique et une place avec le soir ( surtout le W.E ) une vrai ambiance familiale du Sud de l’Italie, la vérité j’y habite .Cordialement. francesco

    1. Bonjour Francesco,
      Merci pour ce conseil, c’est dommage je ne connaissais pas… Je note donc Nardo pour une prochaine fois 🙂
      Marion

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