Pour commencer 2019 en maillot de bain les pieds dans le sable, nous avions décidé de descendre directement au sud du Cambodge. Pour passer quelques jours à la plage, nous avions repéré Otres Beach et l’île de Koh Rong Samloem. Sur le papier, ça semblait une bonne idée mais nous déchantons rapidement…
Cauchemar à Sihanoukville : Otres Beach
Nous découvrons très vite les deux soucis majeurs de la région de Sihanoukville : les chantiers et les déchets ! Bien conscients que Sihanoukville est une cité sans charme, nous suivons les conseils glanés à droite à gauche et établissons notre camp à Otres Village, à quelques kilomètres.
Nous arrivons dans une rue emplie de guesthouses, de restaurants et… de chantiers ! Vous avez le choix ; il y a de la démolition et de la construction… Nous trouvons l’ambiance un peu étrange en ce 31 décembre, on dirait que toute la rue est frappée par une gigantesque gueule de bois.
Bon, heureusement, notre hôtel est agréable avec un petit jardin au calme. Nous reprenons un peu espoir avant de nous rendre à la plage (Otres Beach). Erreur fatale ! Le chemin censé nous conduire à la plage en 10 minutes est désormais bloqué par un grand mur, nous obligeant à marcher 30 minutes sur une « route » défoncée, envahie par les déchets et les camions de chantier !
Arrivée à la plage, je retrouve le sourire, même si elle est envahie de bruyants locaux venus fêter le nouvel an (glacières remplies de bières, barbecues fumants et enceintes à fond à l’appui). Ça m’avait manqué depuis Bali, je suis tout de même contente de mettre les pieds dans l’eau.
Toutefois, les déchets sont là aussi bien présents (peut-être encore plus que d’habitude en cette période de vacances pour les cambodgiens ?). La plage est longue, l’eau est transparente mais quel manque d’attention et d’entretien. Des gobelets, des pailles, des bouteilles d’eau, des canettes de bières, en veux-tu, en voilà !
Le lendemain, Vincent et moi irons du côté des « resorts pour occidentaux » afin de profiter de transats, d’un bout de plage « propre » et de nous baigner. Nous arrivons tout de même à passer un moment agréable.
Ébahis, nous découvrons le long de la route les projets immobiliers pharaoniques lancés par les investisseurs chinois. Ce sont des gigantesques tours (des resorts et des casinos) qui vont sortir de terre dans les prochains mois ! Fini les petites paillotes en bambou tenues par des hippies sur la plage !
Nous sommes clairement arrivés dans une période « tampon » ; pouvant observer à la fois les restes de la période « routards hippies » et les débuts de la transformation en une véritable station balnéaire. Le paysage se transforme à toute vitesse et, pour l’instant, les infrastructures publiques (routes, gestion des déchets) ne suivent pas le rythme !
Nous nous posons des tas de questions dignes de Cash Investigation : les cambodgiens profitent-ils de ce développement (emplois, infrastructures, etc) ? Cette station balnéaire deviendra t-elle exclusivement chinoise où les investisseurs construisent-ils également des hôtels à destination des touristes occidentaux ? Quelle est la position du gouvernement local quant à cet afflux d’investissements étrangers ? Qu’advient-il des établissements touristiques (hôtels et restaurants) qui étaient implantés avant l’arrivée des chinois ? J’ai trouvé un article de CambodgeMag apportant quelques réponses intéressantes.
Informations pratiques
Bien que je ne vous recommande pas du tout cette étape pendant votre voyage au Cambodge, voici quelques informations utiles si vous deviez y passer un jour.
Venir à Otres Village depuis l’aéroport de Sihanoukville : les taxis à la sortie du terminal ne négocient pas et annoncent tous un tarif exorbitant de 20$ (pour 20 kilomètres). Nous décidons de sortir de l’aéroport, un homme (garé juste à l’entrée du parking) nous suit immédiatement en nous proposant un tarif moins élevé. En négociant moins de deux minutes, nous tombons à 10$ !
Où manger à Otres Village ? À l’occasion de la Saint Sylvestre, nous avons mangé un excellent repas au « The Joint« . Le personnel était adorable. Nous validons également les pâtes, cuisinées par un chef italien sympathique, du « Globetrotter Café and Tavern« .
Koh Rong Samloem : île « paradisiaque » d’un côté et décharge de l’autre ?
À notre arrivée, nous pensons mettre les pieds sur une petite île paradisiaque pour nous remettre de notre déception à Sihanoukville. La désillusion est rapide et là encore peut tenir en deux mots : déchets partout.
Notre guesthouse se situe dans le village de M’pay Bay. Nous n’excluons pas la possibilité que la plage principale de l’île (Saracen Bay) soit plus propre, nous n’y avions toutefois pas trouvé d’hôtels dans nos prix en cette période très touristique (non, les tentes rudimentaires ne comptent pas comme des hôtels 😅). J’imagine que les resorts plus onéreux se préoccupent un minimum de nettoyer leur plage, si vous souhaitez absolument aller à la plage au Cambodge, je creuserais de ce côté là.
En ce qui nous concerne, le petit village où nous séjournons n’est pas reluisant. Nous marchons jusqu’à la plage la plus proche (moins de 10 minutes à pied) où les déchets ont été ratissé, c’est un bon début ! Sauf qu’ils sont simplement poussés en tas sur le haut de la plage. Cette partie de l’île semble n’avoir aucun système de gestion des déchets ! Visiblement ça ne dérange pas tout le monde, certains touristes posent leurs serviettes à quelques pas des tas de déchets, il faut croire que nous devenons exigeants.
En écrivant cet article, nous avons découvert avec stupeur les images de Google Street View de M’pay Bay. Elles datent d’octobre 2014 et montrent un tout autre visage de cette partie de l’île ; des bâtiments plus sommaires (de bois et de tôles), un village construit selon les besoins des locaux et non pour correspondre aux attentes des touristes (pas de terrasses sur la plage par exemple) mais surtout pas de déchets partout… C’est véritablement un choc ! En voyant cela, nous sommes confortés dans notre impression que le développement trop soudain du tourisme a sérieusement endommagé ce coin de l’île. C’est triste.
Pour notre première journée complète sur place, nous décidons de traverser la jungle jusqu’à la plage isolée de Clear Water Bay. Enfin, une belle découverte ! La promenade est agréable et une fois arrivés, le sable est fin et blanc, magnifique (et les déchets se font plus rares, hallelujah !). Nous nous baignons dans l’eau transparente et profitons des quelques rayons de soleil du jour.
Manque de pot, nous sommes sur l’île alors que la tempête tropicale Pabuk fait des siennes dans le Gofle de Thaïlande. Nous nous chopons quelques résidus sous forme de vent et de pluie ! Ce n’est pas l’apocalypse mais cela limite les activités disponibles sur une île où l’activité principale consiste à lézarder sur la plage 😂
Heureusement, Alex et Caro (mais si, les rennais du réveillon de Noël, faut suivre un peu !) sont arrivés sur l’île aussi. Nous passons finalement une bonne journée tous les six, à coup de Trivial Pursuit et Time’s Up dans l’espace commun de notre guesthouse. Au final, nous apprécions tout de même un peu plus Koh Rong Sanloem qu’Otres Village mais nous avons hâte de laisser ces deux étapes derrière nous !
Informations pratiques
Tout comme Otres Beach, je ne vous conseille clairement pas de vous rendre à M’pay Bay. Voici tout de même quelques conseils utiles si vous êtes sur place.
Venir à Koh Rong Samloem : quelque soit la compagnie de bateau que vous choisissez, comptez 20$ aller-retour minimum (nous n’avons pas réussi à négocier). Attention, si vous prenez un ticket combiné bus-bateau (par exemple, depuis Siem Reap), le bateau vous emmène à la plage principale (Saracen Bay). Il faut ensuite compter 5$ pour rejoindre une autre plage de l’île.
Pour vous rendre à Clear Water Bay : il faut longer la plage en s’éloignant du village. Il y a deux panneaux qui indiquent le chemin (dont un sur le ponton en bois). Une fois au bout de la plage, il faut monter dans la jungle en suivant le sentier. Prenez de l’eau et des chaussures dans lesquelles vous êtes à l’aise pour marcher, ça grimpe un peu (rien de compliqué toutefois).
Où manger à M’pay Bay ? Nous avons trouvé le rapport qualité/prix de notre guesthouse (Lazy Bones) très mauvais, toutefois le « dîner du jour » que nous avons pris sur place était très bon et peu cher (5$ pour une moussaka, du riz et une petite salade de chou avec vinaigrette). Nous conseillons également The Chai Tent pour un repas healthy et végétarien.
Pour finir
Pour terminer en beauté ce début d’année de la loose, les bateaux du matin sont annulés à cause des vents forts nous empêchant de quitter l’île de bon matin comme prévu ! Enfin, à l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes revenus sur le continent saints et saufs, prêts pour de nouvelles aventures cambodgiennes (que nous espérons plus réussies !).
Expérience très intéressante. Je viens régulièrement au Cambodge et cela fait des années que je souhaite aller à Koh Rong Samloen…… Concernant Sihanouk ville effectivement je n’ai que des échos très négatifs…..mais sur l’île de KRS j’avais zappé la gestion des déchets qui est inexistante dans le pays. Malheureusement le gouvernement ne s’attelle pas a ça et là pollution prend de l’ampleur. Vous avez certainement entendu parler des décharges de Phnom Penh…..
Merci de faire partager votre expérience
Bonjour Marie-Christine et merci pour votre commentaire. Nous n’étions pas au courant pour les décharges de Phnom Penh, je vais me renseigner à ce sujet ! Le Cambodge est certainement le pays le plus sale que nous ayons visité, c’est dommage car il y a un vrai potentiel. J’espère tout de même que vous aurez plus de chance que nous si vous allez finalement à KRS un jour ! 😉