Nous débutons notre voyage au long cours par un road-trip en Serbie. Depuis que nous sommes ici, nous croisons très peu de touristes (en dehors des serbes eux-même, voire de leurs voisins monténégrins ou bosniaques). Pourtant, la Serbie ne manque pas de paysages magnifiques et nous apprécions énormément ces premiers jours de voyage !

Il n’est pas toujours simple de trouver des informations en français (ou même en anglais) sur ce pays et les infrastructures touristiques sont bien loin de celles de ses voisins des Balkans. C’est pourquoi j’ajoute à ce carnet de voyage quelques informations pratiques.

De retour en terres serbes

Ayant vécu à Niš il y a déjà 5 ans lors de mon Service Volontaire Européen, j’avais très envie de faire découvrir la Serbie à Vincent. Impossible de venir dans le pays sans passer par Niš pour y saluer mes amis et me remémorer de bons souvenirs ! C’est pourquoi nous avons commencé ce voyage par Sofia, située à moins de 200 kilomètres de Niš.

Après des péripéties concernant nos bagages restés à Roissy et une visite rapide de la capitale bulgare, nous rejoignons Niš en train (départ à 9h40 tous les matins, comptez environ 3h30 de trajet). Vincent a la joie de découvrir les quelques attraits touristiques de la ville mais aussi l’ambiance sur les quais de la Nišava le soir venu ! Je suis épatée de voir à quel point rien n’a changé en cinq ans…

Si j’ai plus qu’adoré la ville de Niš et surtout les personnes que j’y ai rencontrées pendant mon SVE, je ne trouve pas que la ville possède des attraits touristiques démentiels. Un arrêt d’une journée entre Belgrade et Sofia peut être sympa mais cela s’arrête là, à mon avis.

De Niš à Zlatibor

Les prix pratiqués par les agences locales dans le centre ville étant complétement disproportionnés, nous avions réservé une voiture de location au bureau de Hertz à l’aéroport. Nous récupérons notre bolide et nous voilà partis !

Nous nous arrêtons d’abord au monastère de Žiča, qui a connu une grande importance au Moyen-Âge (la plupart des évêques et souverains serbes de l’époque y ont été consacrés ou couronnés). Il a ensuite été détruit par des attaquants mongoles avant d’être reconstruit. L’endroit est très bien entretenu mais il n’y a pas d’explications historiques, heureusement Internet est là pour nous renseigner ! Nous sommes restés une bonne demi-heure à nous y balader.

Pour notre deuxième arrêt, nous faisons un petit détour pour découvrir les ruines de la forteresse de Maglič. Ne faisons pas durer le suspense ; on a adoré cet endroit ! Les ruines perdues dans la verdure, l’absence totale d’autres visiteurs, la vue sur les gorges de l’Ibar, la présence d’une gentille chienne locale… Tout y était ! Un moment magique.

Enfin, nous passons par les gorges de la Morava à l’ouest de la ville de Čačak. C’est un coin très joli avec de nombreux monastères posés entre les méandres de la rivière, malheureusement celle-ci est très (très très) polluée, de nombreuses bouteilles en plastique flottent à la surface, c’est tellement dommage. Mais je reconnais bien là le manque de connaissance (ou d’intérêt) d’une partie des serbes en matière d’écologie et de développement durable.

Informations pratiques :

  • Le monastère de Žiča est bien indiqué et se visite gratuitement. Un grand parking (avec des toilettes propres !) est prévu.
  • Pour visiter la forteresse de Maglič, il faut se garer sur le bord de la route (à côté d’une fontaine d’eau potable) et traverser la rivière sur un pont piéton. C’est également gratuit. Mise à jour d’août 2023 : le pont piéton n’existe plus ! Il y a désormais un bac pour traverser mais attention, il n’est pas très fréquent : 10h, 12h, 14h, 16h et 18h.

Zlatibor et ses environs proches

Nous logeons à Zlatibor pour quelques jours afin de rayonner sur les environs. C’est une station de ski mais l’endroit est aussi très touristique l’été ; nous ne nous attendions pas à trouver autant de petits magasins de souvenirs. On dirait presque un marché de Noël ! Les rues sont remplies de gens qui s’achètent du pop-corn, des crêpes et des gaufres, c’est assez surprenant. Le lac artificiel fait lui le plaisir des enfants avec des pédalos et autres attractions aquatiques. À se demander s’il y a des habitants ou seulement des touristes !

Si la localisation est pratique pour découvrir la nature environnante (du parc national de Tara aux gorges de l’Uvac), nous n’avons clairement pas eu de coup de cœur pour la ville en elle-même. Par contre, quelques spots des environs proches (une trentaine de minutes de route maximum) ont su nous charmer !

« La route des crêtes »

Ainsi nommée par nos soins, il s’agit d’une petite route que nous empruntons un peu par hasard. Nous nous sommes dit qu’en France il s’agirait sûrement d’une route touristique, du style de la route des crêtes dans les Vosges, tant les points de vue offerts valaient la peine de s’arrêter.

Les cascades de Gostilje

Nous avons un peu hésité à y aller mais nous restons finalement un long moment à contempler la succession de cascades. Si la première est impressionnante par sa hauteur (une vingtaine de mètres), les suivantes, plus petites, méritent également la balade. En fin de parcours, on arrive sur une petite rivière où nous nous trempons joyeusement les pieds ! Ma mère vous dirait que je ne suis pas objective car j’adore les cascades mais l’endroit m’a beaucoup plu.

Informations pratiques :

  • Entrée payante : 150 RSD / personne.
  • Petite piscine avec des transats une centaine de mètres avant l’entrée des cascades.

Le « natural stone bridge » de Dobroselica

Cette curiosité de la nature est difficile à décrire. Comme le nom l’indique, il s’agit d’un pont creusé naturellement dans la roche, une sorte de formation géologique entre le tunnel et la grotte. L’endroit est un peu en retrait de la route et nous sommes étonnés par sa taille en sortant de la voiture. Je poste une photo avec Vincent pour vous donner une idée de l’immensité !

Le lac de Ribnica

Les locaux et les touristes viennent se baigner ou pêcher dans ce lac de barrage. Rien n’est vraiment aménagé, mais il suffit de s’arrêter en bord de route et d’enjamber la barrière de sécurité (oui, oui) pour descendre jusqu’à la rive et trouver le petit coin où se poser pour quelques heures. Il y a même des pins pour être un peu à l’ombre. Et franchement la vue est plutôt sympa ! Nous nous y arrêtons le temps d’un long pique-nique.

Mokra Gora et la Šargan Eight Railway

De bon matin, nous prenons la route vers Mokra Gora où nous faisons un tour sur la ligne de chemin de fer du « Huit de Šargan ». Un train touristique suit désormais cette voie qui, vu du ciel, forme un 8 (d’où son nom !). En effet, le train sillonne la montagne, ce qui explique ce tracé un peu particulier.

Nous arrivons près d’une heure en avance, malgré tout il n’y a plus de places assises. Finalement, ça ne change pas grand chose, pour admirer la vue, nous restons debout au niveau des fenêtres, les cheveux au vent !

La balade est sympathique, avec de jolies vues sur les montagnes serbes. Toutefois, je trouve le prix un peu élevé (800 RSD) et surtout il y a de nombreux tunnels, pendant lesquels on ne voit bien sur rien. Cette activité est sympa (et accessible à tous) mais, à mon avis, ce n’est pas le must dans le coin !

Informations pratiques :

  • Gare de Mokra Gora.
  • Départ à 10h30, 13h30 et 16h20 (d’avril à fin octobre).
  • Trajet de 2h30 aller / retour (avec plusieurs pauses).
  • Possible d’échanger par e-mail (en anglais) : buking.sargan8@srbrail.rs
  • À noter pour les ferrovipathes : il est possible d’aller voir le train sans faire le circuit.
  • À visiter à côté : le village de Drvengrad (où le réalisateur Kusturica a tourné son film « La vie est un miracle »).

Le parc national de Tara et la maison sur la Drina

Nous découvrons ensuite le parc national de Tara. Plus précisément, nous allons au point de vue « Banjska Stena ».

Nous nous y rendons en voiture et terminons les deux derniers kilomètres à pied, ce n’est pas difficile et la vue est vraiment magnifique. Une fois sur place, nous découvrons qu’il est également possible d’y accéder en randonnant depuis la ville de Mitrovac (2h30 aller d’après les panneaux).

Ce point de vue est l’un des endroits les plus visités du parc. À nuancer car nous y sommes allés un samedi, en plein mois d’août, nous n’étions pas seuls mais l’affluence était très raisonnable.

Nous restons un bon moment en haut à admirer la vue panoramique sur la rivière Drina d’une belle couleur bleue. Cette rivière marque en fait la frontière entre la Serbie et la Bosnie-Herzégovine voisine. D’en haut, on voit également le barrage retenant l’eau et le lac où des gens se baignent.

Nous décidons ensuite d’aller découvrir une maison perchée sur un rocher sur la rivière Drina. Cette petite maison a a priori été construite dans les années 60 par des locaux qui aimaient se baigner à cet endroit. Une photo du lieu a été publié par le National Geographic la rendant célèbre. On ne peut pas vraiment dire que les environs soient devenus touristiques pour autant… Il y a en tout et pour tout un restaurant offrant une vue sur la maison !

Informations pratiques :

  • Départ de randonnées à Mitrovac (parking gratuit et supérette). Toutefois, nous n’avons pas trouvé de plan des randonnées existantes.
  • Pour se rendre à Banjska Stena, suivre le GPS. La route n’est plus goudronnée sur les derniers kilomètres mais est praticable avec une voiture citadine. Se garer au carrefour avec des bancs abrités et finir à pied.
  • Pour admirer la maison sur la rivière, il faut se rendre dans la ville de Bajina Bašta. Il est possible de se rendre jusqu’à la maison en canoé, des agences en ville proposent des excursions.

Le canyon de la rivière Uvac

J’attendais avec une grande impatience cette excursion dans les gorges de la rivière Uvac. Cette zone est une réserve naturelle depuis les années 90 et l’on y trouve différentes espèces protégées.

Nous faisons un tour en bateau, une sorte de grande barque avec une tonnelle pour nous protéger du soleil, avec nos 9 compagnons d’excursions et notre pilote qui ne parle évidemment pas anglais ! Heureusement, un des serbes est là avec sa copine allemande et devient donc notre traducteur officiel. Mon niveau balbutiant de serbe ne me permet en effet pas de comprendre les détails sur la vie palpitante des vautours fauves… Je manque un peu de vocabulaire !

La balade en bateau nous permet d’admirer la rivière et les gorges mais aussi d’observer les vautours tournoyer haut dans le ciel. Nous en voyons même un ou deux d’assez près, posés sur des rochers. Le guide donne des explications sur leur mode de vie, la préservation de l’espèce, etc. À noter que des panneaux explicatifs en anglais sont situés sur le parking, cela peut valoir le coup de les lire avant d’embarquer au cas ou aucun passager ne puisse vous faire la traduction…

Nous faisons un premier arrêt pour visiter une grotte emplie de stalactites et stalagmites. Il fait un froid de canard là-dedans et je n’apprécie que très moyennement cette petite visite souterraine même si je dois reconnaître que c’est impressionnant. Une dent de tigre à dents de sabre y aurait été retrouvée !

Ensuite, nous sommes déposés au pied de la montagne et montons, plus ou moins facilement (je vous laisse deviner qui de moi ou Vincent a cru mourir tout le long), jusqu’à un magnifique point de vue sur les méandres de la rivière. C’est époustouflant !

Nous avons tous les deux beaucoup apprécié cette excursion. Même si nous aurions préféré pouvoir randonner librement dans la réserve naturelle, les paysages du canyon sont vraiment très impressionnants et la nature est bien préservée !

Informations pratiques :

  • Pour réserver l’excursion, j’ai contacté directement le parc par e-mail (office@uvac.org.rs). Au vu des bateaux très remplis des agences, cela me semble la meilleure option. Les bateaux de la réserve ne prennent que 12 personnes maximum. Il est également possible de louer des canoés gonflables.
  • Le point de départ est un barrage proche du village de Nova Varoš (emplacement exact). Le RDV est fixé à 9h45 pour un départ à 10h. L’excursion dure environ 4h.
  • Le prix est de 1500 RSD / personne, à payer en cash au conducteur de votre bateau.
  • Pensez à prendre un sweat pour la grotte, de l’eau et de la crème solaire.

Road-trip en Serbie, à qui le tour ?

Contrairement à la Croatie ou le Monténégro, la Serbie n’est pas (encore) une destination touristique connue. De part son histoire récente, le pays fait même peur à certains. Pourtant, la situation actuelle est stable et la nature serbe a beaucoup à offrir ! Montagnes, lacs, cascades et églises orthodoxes nous ont ainsi impressionné pendant notre découverte de l’ouest du pays.

Si nous mettons un petit bémol concernant la pollution (des efforts sont faits dans les zones naturelles protégées mais il y a de nombreux détritus aux bords des routes), il est relativement simple d’y réaliser un road-trip. Google Maps fonctionne bien, la plupart des lieux publics offrent du WiFi gratuit, le coût de la vie est assez réduit (moins de 2€ pour une pinte de bière par exemple) et, malgré une vraie barrière de la langue, les gens sont ouverts et chaleureux.

7 réponses sur “Road-trip en Serbie : les paysages magnifiques de l’Ouest”

  1. Marooo, ce texte mérite une traduction en serbe ! Alors …..

    Road – trip po Srbiji : magični pejzaži Zapada

    Naše dugo putovanje počinjemo road-tripom po Srbiji. Od kad smo ovde, srećemo malo turista (osim samih Srba i crnogorskih ili bosanskih suseda). Pa ipak, Srbiji ne nedostaju magični pejzaži i mi veoma cenimo ove prve dane putovanja!

    Nije uvek lako pronaći informacije na francuskom jeziku (ili čak na engleskom) u ovoj zemlji, a turistička infrastruktura je daleko u poredjenju sa njenim susedima na Balkanu. Zbog toga u ovu beležnicu dodajem neke praktične informacije.

    Povratak na srpske zemlje

    Živeći u Nišu pre 5 godina tokom moje volonterske službe, imala sam veliku želju da Vensanu otkrijem Srbiju. Nemoguće je doći u zemlju a da ne prodjem kroz Niš , da pozdravim svoje prijatelje i da se prisetimo lepih uspomena! Zato smo počeli ovaj put od Sofije, koji se nalazi na nešto manje od 200 kilometara od Niša.

    Posle peripetija sa našim prtljagom koji je ostao na Roissy-u ( pariski aerodrom) i brze posete bugarske prestonice, stižemo vozom do Niša (polazak u 9:40h svakog jutra, računajte negde oko tri ipo sata puta). Vensan uživa dok otkriva nekoliko turističkih atrakcija grada, ali i ambijent na keju Nišave u večernjim satima! Iznenađena sam koliko se ništa nije promenilo za pet godina…

    Iako ja obožavam Niš i naročito ljude koje sam srela tokom moje volonterske službe, ne nalazim da grad ima neke lude turisticke atrakcije. Jednodnevno zaustavljanje izmedju Beograda i Sofije može biti simpatično i to je to, po mom mišljenju.

    Od Niša do Zlatibora

    Cene lokalnih agencija u centru grada bile su potpuno nesrazmerne, pa smo rezervisali rent-a-car u kancelariji Hertz na aerodromu. Sredjujemo naš bolid i krećemo!
    Prvo se zaustavljamo u manastiru Žiča, poznatom po velikom značaju u srednjem veku (većina episkopa i vladara tog vremena su krunisana tamo). Mongolski napadači su ga kasnije uništili pre nego što je ponovo izgrađen. Mesto je veoma dobro održavano, ali nema istorijskog objašnjenja, srećom Internet je tu da nas obavesti! Ostajemo dobrih pola sata u šetnji.

    Za našu drugu stanicu napravili smo mali obilazak ruševina tvrđave Maglič. Da vas ne držimo u neizvesnosti : mi obožavamo ovo mesto! Ruine izgubljene u zelenilu, totalno odsustvo drugih posetilaca, pogled na reku Ibar, prisustvo lepog lokalnog psa … Sve je bilo tamo! Magični momenat.

    Na kraju, prolazimo kroz Moravsku klisuru zapadno od grada Čačka. To je prilično lep kutak sa mnoštvom manastira smeštenih između meandara reke, nažalost, mnogo je (mnogoooo) zagađeno, brojne plastične boce plutaju na površini, stvarno šteta. Uvidjam da postoji nedostatak znanja (ili interesa) nekih Srba o ekologiji i održivom razvoju.

    Praktične informacije:

    Manastir Žiča je dobro označen i poseta je besplatna. Obezbeđen je veliki parking (sa čistim toaletima!).
    Da biste posetili tvrđavu Maglič, morate se parkirati sa strane puta (pored fontane sa pitkom vodom) i da pređete reku na pešačkom mostu. Takođe, to je besplatno.

    to be continued …

    1. nous y sommes alles l’annee derniere et passes cette annee ( c’est sur notre route pour la grece)assez rapidement , nous avons aussi trouve les serbes sympas malgre la barriere de la langue!c’est vrai que la pollution plastique est terrible mais dans tous les pays traverses c’est la meme chose. nous avons longe des fleuves ou il y avait des barrieres de dechets alors que le paysage etait tellement beau!

      1. Y ayant habité, je ne suis pas vraiment objective, j’adore ce pays et ces habitants 😉 Mais il est clair que les déchets sont un vrai problème dans cette région (et dans beaucoup d’endroits du monde j’ai bien l’impression, j’écris ce commentaire depuis le Sri Lanka où c’est encore pire…). La Grèce est un magnifique pays aussi et pour le coup, il y a moins de déchets qu’il y a une quinzaine d’années je trouve !

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