Voyage réalisé en avril 2024.

Nous arrivons déjà aux dernières étapes de nos deux mois de road trip dans l’ouest américain, le temps file si vite ! Après plusieurs parcs nationaux aux paysages désertiques et rougeoyants (Bryce, Arches, Monument Valley, etc.), visiter Yosemite et Sequoia en avril c’est la promesse de falaises de granit, de forêts de séquoias et de cascades tumultueuses. On change complétement de décor !

Préparer son road trip dans l’ouest américain :
itinéraire, budget et conseils pratiques

En comptant les trajets (de South Lake Tahoe à Bakersfield), nous consacrons 4 jours à la visite de Yosemite et Sequoia et roulons plus de 800km (500 miles). Attention, de novembre à mars (et même parfois plus), des chaînes peuvent être demandées pour avoir le droit d’accéder à Sequoia et Kings Canyon. Malheureusement, les loueurs de voitures n’en fournissent pas, nous en avons acheté à Walmart (~75$) et, ne les ayant pas utilisées, les avons rendues avant de partir (90 jours pour les retours).

Notre itinéraire sur Google Maps

Visiter Yosemite National Park en avril

Accéder à Yosemite National Park

D’avril à octobre, il est nécessaire de réserver un ticket d’entrée à 2$ (en plus, du pass « America the Beautiful »). En juillet et en août, cette réservation est nécessaire quel que soit le jour de la semaine mais sur le reste de la période, c’est uniquement pour les week-ends et les jours fériés. Attention, c’est vite complet ! Si vous avez une réservation pour passer la nuit au sein du parc (camping ou hôtel), vous n’avez pas besoin de ce ticket d’entrée.

À cette saison, certaines parties du parc sont malheureusement encore fermées (à cause de la neige). C’est évidemment un peu frustrant mais de toute façon il est impossible d’être exhaustif lorsqu’on visite les parcs nationaux américains ; il y a tant à voir à chaque fois… En contrepartie, en visitant Yosemite en avril, on est certain d’observer les cascades avec un fort débit et ça, c’est quand même très chouette !

Voici les endroits fermés lors de notre passage (21 au 23 avril) :

  • La fameuse Tioga Road. La fermeture de cette route est vraiment à prendre en compte, elle oblige à faire un gros détour et à adapter son itinéraire. Nous en avons profité pour aller visiter le lac Tahoe et ne regrettons absolument pas ce choix. Attention, la date de réouverture de la route est très variable (entre mi juin et fin juillet).
  • Glacier Point
  • Les navettes (gratuites) jusqu’à Mariposa Grove n’avaient pas encore repris. Cette partie du parc n’était donc accessible qu’à pied, ce qui rallonge toutes les randonnées de cette zone de quelques kilomètres. À prendre en compte si vous n’allez pas à Sequoia National Park et souhaitez donc voir des séquoias à Yosemite !

Camping à Yosemite National Park

Nous dormons deux nuits au Hodgdon Meadow Campground. Honnêtement, ce n’est pas l’idéal ; bien qu’à l’intérieur du parc, ce camping est un peu loin (40 minutes) de la vallée de Yosemite où se concentrent la majorité des randonnées et points d’intérêt. C’est aussi le camping avec les plus petits emplacements que nous avons fait. Pour la première fois, nous nous sentons un peu proches de nos voisins (des allemands). Toutefois, c’était le seul camping avec des disponibilités lorsque j’ai réservé, nous nous en contentons donc sans problème !

Nos conseils pour camper dans les parcs nationaux américains

Ayant quitté le lac Tahoe le matin même et pris le temps de nous installer au camping, nous ne partons en direction de la vallée que vers 15h. Notre premier arrêt se fait en bord de route, où nous profitons d’une première vue sur une cascade.

Même pour les randonneurs les moins expérimentés, il est facile de se promener dans la vallée, c’est plat. Nous découvrons ainsi deux des cascades principales du parc, Bridalveil Fall (189m) et Lower Yosemite Fall (97m) en faisant des petites balades « improvisées » au fur et à mesure des arrêts de la vallée. Le débit est vraiment très impressionnant ! Même à une distance raisonnable, c’est un sacré brumisateur.

Malheureusement, après cette première partie agréable, nous galérons à accéder au Visitor Center avant sa fermeture (pour obtenir des informations sur les randos ouvertes et le plan) ! C’est bien la première fois que ça nous arrive mais la route dans la vallée fait une boucle et nous ratons la bonne « sortie » et repartons pour un tour… En repartant vers notre camping, nous faisons un dernier arrêt au bord de la route, à Valley View.

Pour notre deuxième journée, nous décidons de randonner jusqu’au sommet de Vernall Fall (97m), par le Mist Trail et redescendre par John Muir Trail (qui permet d’avoir une vue du dessus de la cascade Vernall, ça vaut vraiment le coup !), soit ~9km. En empruntant ce sentier, il est possible de prolonger jusqu’à Nevada Fall mais on a déjà une bonne vue sur cette cascade en chemin et j’avoue, j’ai vraiment la flemme (ça arrive à tout le monde 😇). En revanche, en descendant le John Muir Trail, on a une vue sur la Upper Yosemite Fall au loin, ce à quoi on ne s’attendait pas. Au final, j’ai adoré cette rando ! Même si, la montée des escaliers à droite de la Vernall Fall alors qu’on se fait tremper intégralement fut un peu rude.

Informations pratiques

Prenez absolument un kway et une protection waterproof pour votre sac à dos. En été, quand il fait chaud, ça peut se faire sans j’imagine mais en avril, il fait frais un froid en haut donc il vaut mieux éviter d’être trempé.

Nous partons ensuite pour une deuxième petite randonnée : le tour de Mirror Lake. Honnêtement, la plus belle partie se situe au tout début de la randonnée, quand on peut observer le lac avec Half Dome en arrière-plan. La suite de la balade se fait principalement sous les arbres. Nous sommes obligé de terminer la rando en improvisant un peu dans la forêt car une partie du chemin est sous l’eau (une ranger du Visitor Center nous avait pourtant recommandé cette randonnée la veille).

Nous terminons cette deuxième journée au célèbre point de vue de Tunnel View. C’est absolument magnifique ! Nous y sommes environ 1h avant le coucher du soleil, je ne m’attendais pas à autant de photographes installés de pied ferme avec leurs trépieds… Mais ça n’enlève rien à la magie du lieu, on a du mal à croire que ce paysage existe vraiment !

En quittant Yosemite National Park en direction du sud, nous pensions aller faire un tour à Mariposa Grove. Quand nous arrivons sur place, nous découvrons que les navettes ne fonctionnent pas, ce qui doublerait le temps de notre randonnée. On sait qu’on va de toute façon voir des séquoias le lendemain, nous sommes donc pris d’une grosse flemme !

C’est finalement un mal pour un bien car nous découvrons le Wawona Village. C’est un minuscule hameau « abandonné » composé de cabines en bois entourées d’arbres, et comme il n’y a personne, nous passons un super moment ! Les panneaux nous en apprennent plus sur l’histoire du Yosemite National Park, c’est vraiment intéressant.

Avant qu’il ne devienne officiellement un parc national, de 1891 à 1914, c’est l’armée qui a protégé le parc contre le braconnage, le bucheronnage, etc. Pendant cette période, les soldats ont construit les infrastructures, les routes et les chemins de randonnée, ce qui a ensuite permis le développement du parc tel qu’on le découvre aujourd’hui.

La route permettant de relier Wawona (où logeaient les soldats) à la vallée de Yosemite a été construite en partie par des immigrés chinois en 1875. Longue de 27 miles, elle a été construite en 4 mois et demi, malgré un terrain très complexe, et est encore en grande partie utilisée aujourd’hui. Avant cela, on accédait à la vallée de Yosemite uniquement à pied ou à cheval.

Où dormir entre Yosemite et Sequoia ?

Nous choisissons au couper la route en deux en dormant à côté de Fresno dans un appartement en Airbnb (64€). Dès qu’on s’éloigne des parcs nationaux et des grandes villes, les prix des hébergements baissent fortement. Cela nous permet aussi de prendre une douche et de profiter du confort, entre plusieurs nuits de camping.

Kings Canyon National Park

Je n’en parle pas dans mon titre d’article mais nous sommes bel et bien allés au Kings Canyon National Park, moins connu que son voisin immédiat Sequoia (ils ont une « frontière » commune). Malheureusement, en avril, une grande partie de ce parc est encore fermée, toute la Scenic Byway 180 (juste après Hume Junction Gate sur la carte). Quand on voit toute la neige qu’il reste aux abords du Visitor Center on comprend pourquoi !

C’est pas grave, on profite des endroits accessibles ! On découvre d’abord nos premiers séquoias grâce au très accessible General Grant Tree Trail. Ce sentier permet de se promener au milieu des séquoias et de découvrir l’un des plus connus, le General Grant, vieux de 1700 ans (tout de même !).

Nous continuons avec une randonnée qui fait le tour du lac Hume (parking / ~4km), nous marchons vraiment au bord de l’eau sous les pins. À cette saison, c’est très tranquille et on aperçoit les montagnes enneigées à l’horizon. Une partie du lac est bordée de chalets, ça doit être hyper sympa d’y séjourner. On dépasse également une sorte de camp de vacances chrétien (à proximité d’une station essence tout à fait inattendue), c’est la partie la moins jolie de la balade. À la fin, juste à côté du parking, nous tombons nez à nez avec un groupe de biches à seulement quelques mètres de nous, c’est génial !

Informations pratiques

S’il vous faut faire des choix : Kings Canyon n’est pas incontournable, ce ne sont pas les paysages les plus dépaysants que nous avons vu (même si on a aimé la tranquillité du parc). Les fameux séquoias sont visibles à Sequoia National Park ou même à Mariposa Grove (à Yosemite). Si vous ne visitez que Sequoia, une journée peut suffire.

Visiter Sequoia National Park en avril

Après une matinée bien entamée à Kings Canyon National Park, nous attaquons notre dernier parc de l’ouest américain : Sequoia National Park ! Dès qu’on arrive au sein du parc, on se sent « à la montagne », la route est tortueuse et la météo variable (on est monté de ~1000m d’altitude par rapport à la vallée de Yosemite).

Nous voilà partis sur le Congress Trail (4,5km). Au début du sentier, les gens se pressent un peu pour admirer le General Sherman (ça doit être la cohue en été) mais il n’y plus grande monde sur la suite du sentier… Avec la neige, on ne voit pas très bien tous les panneaux, c’est un peu un jeu de piste mais on passe un super moment ! Le General Sherman est le plus grand arbre du monde en volume (il fait aussi + de 80m de haut, ce n’est pas ridicule non plus). Perso, j’ai bugué devant son âge : plus de 2000 ans !

Camping à Sequoia National Park

Nous dormons au Potwisha Campground, c’est un petit camping assez basique, à proximité de la rivière. Notre emplacement est assez isolé des autres et nous sommes réveillés par des daims qui broutent à deux pas de la tente, c’est plutôt sympa !

>> Lire notre article sur le camping dans les parcs nationaux aux États-Unis <<

Initialement, nous avions prévu d’y passer deux nuits mais au vu de la météo maussade (et surtout bien fraîche), nous décidons de nous rapprocher de Los Angeles dès la fin de 2ème journée et dormons à Bakersfield grâce à une chambre dégotée sur Airbnb en last minute (50€).

Notre deuxième journée débute avec une météo presque hivernale, une sacré brume et un froid de canard. Nous décidons donc de nous consacrer d’abord aux explications du Giant Forest Museum, c’est toujours intéressant d’en savoir plus sur l’écosystème du parc. Nous apprenons ainsi que les séquoias, endémiques de la Sierra Nevada, ont besoin des incendies pour se reproduire. On ne s’y attendait pas !

C’est pourquoi des feux contrôlés sont désormais mis en place par le parc national. La chaleur des flammes est nécessaire pour faire éclater les cônes (comme de grosses pommes de pin) tombés au sol et contenant les graines. En détruisant les autres espèces d’arbres à proximité, les incendies font également de la place pour permettre à ces futurs séquoias de pousser. Là où ça se complique, c’est que l’écorce des séquoias les protège suffisamment des incendies « normaux » mais, en raison du réchauffement climatiques, les incendies sont de plus en plus ravageurs et deviennent un véritable danger. Nous sommes quand même restés un peu sur notre faim, le musée est tout petit (30min sur place max) !

Le brouillard est toujours là quand nous ressortons mais nous chaussons nos baskets pour nous rendre jusqu’à Tunnel Log, il était impensable que je quitte le parc sans y aller ! Si la route est encore fermée aux véhicules en avril (aucune neige, seulement des branchages à déblayer), l’été il est possible de passer dans le Tunnel Log en voiture ! Là, nous avions l’endroit rien qu’à nous.

La brume nous décourage de monter jusqu’au sommet de Moro Rock (quel intérêt puisque nous ne verrons pas le panorama ?). Mais cette ambiance mystique n’est pas déplaisante, le sommet des séquoias disparaît presque. À un moment, nous marchons dans une sorte de marais, entourée de séquoias et de terre détrempée, et nous entendons seulement les voix d’autres randonneurs, sans réussir à les distinguer. Franchement, on dirait presque un film !